Alain Juppé a dévoilé ce lundi à Bordeaux quelques axes de sa campagne à venir. Et en profite au passage pour épingler son adversaire à gauche, Vincent Feltesse. Voici, point par point, les principales annonces à retenir.

Le calendrier de la campagne

«Vendredi 17 janvier à 19h30 au Fémina je présenterai mon projet. La thématique générale sera de réaffirmer que Bordeaux est une ville qui a de l’avenir, et qui contribue à inventer une autre modèle de croissance, fondée sur le recyclage.» Le 23 janvier il y aura «un débat à Sciences Po, puis le 28 janvier je présenterai ma liste.»

Sa liste

«Elle est prête à 90%. Il y aura du sang neuf, mais beaucoup de personnalités seront reconduites. Je n’ai pas la religion du renouvellement pour le renouvellement, et on ne change pas une équipe qui gagne. J’espère que dedans il y aura mon successeur, mais à chacun de faire ses preuves.»

Les sondages

«Je ne pars pas gagnant d’avance, même si les sondages ne m’inquiètent pas. Ils ont cela de bon qu’ils sapent le moral de l’adversaire, mais ils sont parfois un élément de danger, car ils peuvent inciter une partie de l’électorat à se dire que ce n’est pas la peine d’aller voter. Je reste donc mobilisé.»

Les thématiques de la campagne

«Lors des portes à porte, nous voyons des sujets qui se détachent, comme le stationnement. La mode est de dire que l’on fait de moins en moins de parkings dans les nouveaux programmes de construction pour abaisser les coûts. Du coup on reporte le problème sur la collectivité. Moi, je ne renoncerai pas à demander des parkings, et une taxe quand ces parkings ne sont pas construits. J’aurai dans mon programme des propositions sur la politique du stationnement, qui, c’est vrai, n’a pas été à la hauteur au cours des dernières années. C’est une responsabilité partagée entre la CUB et la ville.»

Deuxième sujet qui semble préoccuper les Bordelais, «la propreté, notamment dans l’hyper-centre. La bonne solution serait que la CUB délègue l’ensemble des compétences à la ville, en transférant les crédits.»

La thématique des déplacements et des transports devrait aussi revenir souvent lors de la campagne. «Il faut faire du covoiturage, des plans de déplacement en entreprises, mais on ne réglera pas tout comme cela» a martelé le maire sortant. «Nous avons besoin d’infrastructures supplémentaires, collectives avec de nouvelles lignes de tramway ou de bus, et routières car on ne peut pas ne pas se poser la question du délestage de la rocade des grands poids lourds internationaux.»

L’économie sera aussi un autre grand thème de campagne d’Alain Juppé. «Mon projet sera l’entreprise au cœur de la stratégie. Ce qui a fait énormément de mal aux entreprises, c’est la façon dont elles se sont senties stigmatisées depuis deux ans. Ce que je souhaite c’est rétablir un climat de confiance. Je proposerai de créer un conseil des entrepreneurs, qui se tiendra deux fois par an autour du maire et du président de la CUB. C’est affligeant de voir comment l’entreprise, à la CUB, est stigmatisée. Les PPP (partenariats publics privés), cela peut être utile.»

Son adversaire principal, Vincent Feltesse

«Moi, je n’ai pas la possibilité de faire se succéder soixante-dix visites ministérielles (c’est ce que nous avons recensé ces derniers mois), sans compter le Président de la République et le Premier ministre» a ironisé Alain Juppé. «Mais cela n’a pas l’air de fonctionner. Le dernier argument de mes adversaires consiste à dire qu’il faut une alternance à Bordeaux car la droite a assez duré. Faut-il dire la même chose à Lille, Nantes ou au conseil général de la Gironde? Je crois que le vrai argument c’est que lorsqu’on a un bon maire et une bonne équipe, on les garde.» Selon le candidat UMP, Vincent Feltesse multiplierait «les contre-vérités et les dénigrements systématiques.» «Il souhaite un tramway à Caudéran mais en tant que président de la CUB, il se porte candidat à l’appel à projets du gouvernement pour un bus à haut niveau de service… Il dit qu’en repoussant la réforme des rythmes scolaires en 2014, j’ai perdu la subvention accordée par l’Etat. Or, l’Etat a annoncé qu’il maintiendrait ses subventions aux villes qui ont appliqueront la réforme en 2014. Je pourrais multiplier les exemples…»