Lille: Eric Dillies retourne au front
MUNICIPALES 2014•Le candidat du FN à la mairie de Lille part au combat pour la deuxième fois...Gilles Durand
Il sent le vent tourner. Lorsqu'Eric Dillies est nommé secrétaire départemental en 2008, le Front national (FN) est au plus bas. En plus, le Nord vient de perdre son chef de file Philippe Bernard, condamné vendredi à deux ans de prison pour escroquerie. «J'ai dû monter une liste en catastrophe pour les municipales de Lille, aujourd'hui le contexte a changé», sourit-il. Son destin, il le verrait à l'image d'Ulysse, le héros grec de l'Antiquité, lequel a «vaincu la fatalité».
Le « coupe-gorge » lillois
Un optimisme qui n'est pas partagé par tout le monde au sein du FN. «Il est possible que le parti l'envoie pour qu'il se plante», persifle un élu régional frontiste. D'ailleurs, ce n'est pas Marine Le Pen qui est venue adouber sa candidature, mais Jean-Marie. «Elle viendra», assure Eric Dillies, qui avoue, néanmoins, une «grande estime» pour Jean-Marie Le Pen, un «incompris», au comportement «chevaleresque». «C'est lui qui m'a fait adhérer au FN après avoir vu l'émission de télé, L'Heure de vérité, en 1984». Il a 18 ans, il est issu d'une famille d'artisans commerçants «gaullistes par tradition comme on va à la messe».
Passionné d'économie, de Karl Marx au modèle flamand, cet ancien enseignant d'un lycée hors contrat ne fait pas dans la demi-mesure en matière de sociologie. Pour lui, Lille est un «coupe-gorge» où «des bandes organisées détroussent dans certains quartiers» et les Roms représentent une véritable obsession. Se sent-il d'extrême droite? «C'est une classification morale, et non politique. Pour mes adversaires, je suis un salaud. Pourtant, je n'ai pas de leçon à recevoir. Mon nom est sur le monument des massacrés d'Ascq.»
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