Malgré tous vos efforts pour aménager sa demeure et trouver des alternatives, l’état de santé et la perte d’autonomie de votre aïeul ne permettent plus de le maintenir à son domicile, et vous devez donc vous résoudre à lui faire intégrer une maison de retraite.

Un changement de vie important, qui peut être d’autant plus bouleversant qu’il implique une perte d’indépendance mais aussi de repères.

La préparation psychologique

Afin que cette transition se passe sans embûches, il est primordial que votre parent accepte pleinement la situation.

Toutefois, ce cap peut être très difficile à passer et peut susciter de nombreuses réticences.

Vous devez donc en discuter avec lui, en lui rappelant les dangers qu’il court en restant dans sa maison (chute, dénutrition, isolement…) et en lui présentant tous les avantages qu’il pourrait trouver d’une nouvelle vie en communauté. Il est impératif qu’il comprenne la nécessité d’un placement dans une structure spécialisée.

Une fois obtenue son approbation, impliquez-le pleinement dans le processus de sélection de l’établissement et prenez en compte ses préférences, car c’est lui qui y résidera au quotidien.

Afin qu’il s’y sente bien, optez si possible pour une maison de retraite proposant des activités (jeux, danse, sorties culturelles, chant, etc.) qu’il apprécie et dans un cadre qui lui plaît.

Le bon endroit

Si votre parent réside dans une autre localité ou région que la vôtre, voire à l’autre bout du pays, vous devrez faire face à un choix cornélien : le laisser dans un environnement familier proche de son ancien domicile et de son cercle d’amis et de connaissances, mais où vous ne pourrez malheureusement pas lui rendre visite très souvent, ou le faire emménager près de chez vous afin de pouvoir mieux vous occuper de lui, au risque de le déboussoler.

Cette décision de l’emplacement est primordiale car le maintien d’un lien social est un élément déterminant du bien-être de votre aïeul.

Vous devrez donc évidemment demander son avis au principal intéressé, tout en gardant à l’esprit que certaines démarches, notamment administratives, seront d’autant plus faciles à effectuer si vous vous trouvez à proximité.

Enfin, il faudra aussi veiller à l’accessibilité des lieux pour que l’ensemble de l’entourage de votre proche puisse aisément se rendre sur place.

Le budget

Très onéreux, le placement en Ehpad coûte en moyenne 1.500 € par mois en milieu rural et 2.900 € en ville d’après un rapport de l’Inspection des affaires sociales. Mais les établissements haut de gamme peuvent atteindre plus de 5.000 € mensuels.

Une véritable fortune que les pensions de retraite ne suffisent souvent pas à payer intégralement !

Pour rentrer dans vos frais, commencez par faire le point sur les ressources mensuelles dont dispose votre aïeul (retraite, épargne, revenus locatifs, placements boursiers, assurance vie), puis renseignez-vous sur les aides auxquelles il pourrait avoir droit. S’il a plus de 60 ans, peut attester d’une résidence régulière en France et est classé GIR 1 à 4 sur la grille de la dépendance, il pourrait ainsi prétendre à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).

Le montant sera alors déterminé en fonction de son état de santé, de ses ressources et du tarif de l’Ehpad, avant d’être directement versé à l’établissement d’accueil.

Pensez également à l’aide personnalisée au logement (APL) et à l’allocation de logement sociale (ALS), versées par la Caisse d’allocations familiales (CAF).

Le départ du domicile

Si votre proche n’a pas l’intention de revenir s’installer dans son ancien logement ou que son retour semble désormais impossible, vider les lieux au plus vite permettra de réaliser de précieuses économies, voire de disposer d’un capital indispensable pour financer le placement dans un Ehpad de qualité.

S’il est locataire, résiliez dès que possible le bail. S’il est propriétaire, vous pouvez l’aider à mettre en vente son bien immobilier ou, si la perte de sa demeure représente un crève-cœur, opter pour une vente en viager ou une mise en location, dont la rente perçue permettra de payer une partie des frais de la maison de retraite.

Avant le déménagement, prenez le temps de trier les affaires que votre aïeul souhaite absolument conserver (vêtements, mobilier, vaisselle, décoration) pour les emporter dans sa nouvelle résidence, et ceux dont vous pourrez faire don à une association ou revendre lors d’un vide-grenier.

Vous pouvez aussi placer ses biens dans un garde-meubles, mais cela aura un coût.