Par quoi remplacer une dalle de béton dans les fondations d’un bâtiment ?
Argent•L’impact environnemental important du béton incite à imaginer de nouvelles solutions moins polluantesJ.P. pour 20 Minutes
Si le béton est aujourd’hui omniprésent dans toutes les étapes de la construction de nos bâtiments, l’empreinte carbone élevée de ce matériau constitué de ciment, d’eau, de sable et de granulats est de plus en plus pointée du doigt. En effet, de fortes émissions de gaz à effet de serre sont liées à sa production. Pour y remédier, certains constructeurs tentent donc de développer des formules de béton dites bas carbone, tandis que d’autres cherchent des alternatives au produit. On voit ainsi fleurir des solutions telles que les murs en béton de chanvre, les lames de bardage en fibres ciment pour les façades ou encore des chapes non porteuses en béton d’argile. Même la dalle en béton armé, qui paraît pourtant incontournable lors de la réalisation des fondations, peut être remplacée par des techniques plus respectueuses de l’environnement et tout aussi performantes…
Les pilotis de bois
Utilisée depuis des siècles dans les zones côtières et inondables ou encore dans les territoires sujets aux tremblements de terre ou ayant un sol instable, la construction sur pilotis a largement fait ses preuves. Si l’objectif premier est de surélever la maison pour limiter les risques de dégradation liés aux éléments naturels environnants, cette méthode permet également d’utiliser moins de matériaux pour les fondations, tout en permettant une meilleure ventilation et circulation de l’air.
À la place d’une dalle, on enfonce ici profondément des piliers dans le sol pour supporter la charge de la construction. Si les plots béton sont les plus courants, ils peuvent être remplacés par des pilotis en bois (pour les maisons en bois légères) ou des pieux battus bien plus robustes en bois enfoncés à l’aide d’un marteau-piqueur.
Bon à savoir : hormis des contraintes de terrain, rien ne vous oblige à surélever exagérément votre maison. Vous pouvez donc opter pour des pieux bas pour faciliter l’accès.
Les pieux vissés en acier
Alternative avantageuse aux pieux en bois, les modèles en acier vissés dans le sol grâce à une machine de forage ont donné un coup de jeune au concept. Plutôt que de surélever la maison pour la protéger, l’objectif est avant tout ici d’échapper à de lourds travaux de fondations, tout en s’adaptant à différents sols. Exit l’étape du terrassement, on peut directement visser ces pieux métalliques dotés d’une hélice en un temps record, pour y édifier ensuite sa construction de façon classique ou non. Ces supports peuvent en effet servir de base en sous-œuvre pour une fondation béton, mais aussi évincer complètement ce dernier dans le cadre d’une maison à ossature bois, de type chalet ou encore modulaire. Ils sont en outre adaptés pour les projets d’extension d’habitation. Dans tous les cas, sachez que la construction pourra être surélevée ou se présenter de plain-pied.
Les fondations cyclopéennes
Technique ancestrale de béton romain, les fondations cyclopéennes ont été remises au goût du jour par les adeptes de l’écoconstruction. Peu coûteuse et simple à réaliser, cette méthode consiste d’abord à planter des piquets de châtaignier dans des tranchées (appelées fouilles), avant de former une sorte de tressage avec une alternance de bambous et un lit de pierres, le tout tassé grâce au déversement d’un béton de chaux. Beaucoup plus souple que le béton armé, ce type de fondation permet de suivre les déformations du sol et du bâtiment dans le temps. Si on évite ainsi ciment et ferraillage, cette technique ne fait en revanche l’objet d’aucune reconnaissance officielle, ce qui la réserve généralement aux chantiers d’auto-construction.
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