Alsace : Le fabricant de cloisons Clestra dépose le bilan, 125 emplois menacés
Fin de partie•Après près de trois mois d’une grève engagée par la CGT, le fabricant alsacien de cloisons de bureaux Clestra Métal a déposé le bilan mercredi et sollicité sa liquidation judiciaireT.G. avec AFP
C’est la fin d’un long combat. Le fabricant alsacien de cloisons de bureaux Clestra Métal a déposé le bilan mercredi et sollicité sa liquidation judiciaire, après près de trois mois d’une grève engagée par la CGT. Face à une « situation exceptionnelle qui rend son redressement totalement impossible, l’entreprise a constaté sa cessation de paiements et n’a eu d’autre choix que de déposer le bilan le 27 septembre 2023 en sollicitant son placement en liquidation judiciaire », a annoncé la direction dans un communiqué.
La direction a invoqué « d’importantes difficultés financières et d’exploitation depuis plus de dix ans ». Elles se seraient « accrues ces dernières années avec les effets de la crise sanitaire, du conflit russo-ukrainien, de la hausse des prix des matières premières et d’une cyberattaque en 2022 ». Mais selon son président Rémi Taieb, le facteur « décisif » du dépôt de bilan est la grève continue depuis le 3 juillet, qui « paralyse quasi totalement l’activité, entraîne une perte de chiffre d’affaires de 65 % depuis le début du 3e trimestre, et a anéanti le carnet de commandes ».
La grève aurait « anéanti le carnet de commandes »
La décision de mercredi ne concerne pas le reste du groupe Clestra New (250 salariés), a souligné Rémi Taieb. Une audience sur le sort d’Unterland Métal est prévue mardi au tribunal de commerce de Paris.
Clestra Métal, rebaptisé Unterland Métal depuis juillet dernier, est basé à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin), où la société emploie 125 salariés. Elle fait partie de Clestra New, qui avait été placé en redressement judiciaire en août 2022 avant d’être repris par le groupe de mobilier pour les collectivités Jestia, avec 5 millions d’euros de prêts publics (État et région Grand-Est).
Déclenché à la suite du licenciement pour faute grave d’un salarié, puis focalisé sur le paiement des jours de grève, le conflit social s’est enlisé, ce que le syndicat majoritaire CGT attribue à un « refus de tout dialogue » de la direction. Les grévistes ont reçu successivement la visite de Sophie Binet, la nouvelle patronne de la CGT, et du secrétaire national du PCF Fabien Roussel.
Les tentatives de négociation engagées depuis quelques semaines au ministère de l’Économie et des Finances ont toutes échoué.