INTERVIEW« Gran Turismo 7 » offre les sensations d’une vraie course

« "Gran Turismo 7" offre toutes les sensations d’une vraie course », estime le pilote de F1 Esteban Ocon

INTERVIEWA l’occasion de la sortie de « Gran Turismo 7 » sur PlayStation, le pilote français Esteban Ocon et le créateur japonais Kazunori Yamauchi se rencontrent non pas sur la grille de départ mais en interview croisée pour « 20 Minutes »
Vincent Jule

Propos recueillis par Vincent Jule

L'essentiel

  • Gran Turismo 7 sort vendredi sur PlayStation 4/5, il s’agit du nouveau jeu d’une licence incontournable de la simulation de course et déjà vieille de 25 ans.
  • Le pilote français de F1, Esteban Ocon, la connaît bien, il y joue depuis tout petit et s’entraîne dessus lorsqu’il ne court pas sur un vrai circuit.
  • Il partage son expérience avec le créateur du jeu, le Japonais Kazunori Yamauchi.

Ils ont le même âge. A 25 ans, Esteban Ocon est l’avenir de la Formule 1, pilote de l’écurie Alpine, et plus jeune Français à avoir rejoint la compétition, à l’âge de 19 ans. Or, la série de jeux de course Gran Turismo, indissociable de la PlayStation, existe depuis également un quart de siècle. Leur rencontre ne date pas d’hier, puisque Esteban jouait à Gran Turismo troisième du nom à 4 ans et demi… et battait son père.

Il n’a jamais cessé de jouer aux différentes itérations de la licence, comme son créateur, le Japonais Kazunori Yamauchi, également pilote mais surtout perfectionniste, n’a jamais arrêté de peaufiner sa simulation de course encore et encore, jeu après jeu. A l’occasion de la sortie vendredi de Gran Turismo 7, dont Esteban Ocon est l’ambassadeur, 20 Minutes a partagé et croisé les expériences du pilote et du créateur.

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Le jeu vidéo n’offrira jamais la même sensation qu’un vrai tour de circuit, quelles sensations et expériences recherchez-vous alors, en tant que créateur et en tant que pilote ?

Kazunori Yamauchi, le créateur et développeur de la série de jeux « Gran Turismo »
Kazunori Yamauchi, le créateur et développeur de la série de jeux « Gran Turismo » - Sony

Kazunori Yamauchi : Il est bien sûr difficile, voire impossible, de reproduire à l’identique les conditions d’une vraie voiture et d’une vraie course, mais nous cherchons à transmettre autant d’informations que nous pouvons aux joueurs. Cela a toujours été notre approche. L’une des composantes les plus importantes est le volant, ce que tu ressens une fois le volant en main : la vitesse, une accélération, une décélération, un virage, l’interaction avec les autres voitures et pilotes… Les sensations peuvent être les mêmes avec un volant de voiture qu’avec un volant de jeu vidéo, et c’est que nous voulons sans cesse pousser, améliorer. La nouvelle manette PlayStation 5, avec toujours la vibration et maintenant le retour haptique, offre également de belles possibilités.

Esteban Ocon : Il ne faut jamais dire jamais. (Rires) De mon point de vue, tu peux vraiment t’en approcher, surtout avec Gran Turismo. Il existe des jeux de course qui ne sont pas toujours réalistes, mais vraiment, c’est le cas ici. C’est un jeu et un simulateur. La seule chose que tu ne peux ressentir, assurément, c’est la force G. Mais pour le reste, tu as les sensations de ce que tu vois, de ce que tu entends, du volant entre tes mains. Il y a un gros boulot pour donner la meilleure immersion possible, sur les graphismes, les couleurs, les sons, ou comment la voiture bouge.

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Comment Gran Turismo aide le pilote que vous êtes, Esteban ? Est-ce que le créateur prend en compte que certains joueurs sont des vrais pilotes ?

E.O. : J’ai 40.000 km cumulés sur GT Sport. Je pense vraiment que cela me permet de rester en forme. En Formule 1, les essais ne sont pas autorisés toute l’année, et limités à 3 à 6 en hiver. Mais c’est tout. Jouer à Gran Turismo et concourir contre des joueurs de haut niveau m’aide à m’entraîner, à rester toujours vif.

K.Y. : Comme le dit Esteban, un pilote n’a finalement pas beaucoup d’occasions de rouler vraiment et c’est important de maintenir l’image de comment son corps réagit par rapport à la voiture, à une situation. Je suis moi-même pilote, et je garde toujours cette idée en tête pendant le développement des jeux.

Gran Turismo 7 semble être un best of des jeux précédents, était-ce l’idée ?

K.Y. : Nous voulons nous approcher toujours plus de la perfection. La technologie, le hardware évoluent, et nous évoluons aussi. Je veux toujours être à la pointe et ainsi offrir la meilleure expérience de jeu.

E.O. : J’ai eu la chance d’avoir pu tester le jeu work in progress, et c’est un peu le meilleur des mondes entre la pure simulation et le côté sportif, avec toutes les missions, le système de permis, le drag race, le drift, etc. Tu peux courir à fond pendant 2-3 heures, et après, tu peux te relaxer avec une balade entre potes, des défis à relever. C’est assez cool. Et si tu aimes les belles voitures, les belles carrosseries, tu es servi.

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Pensez-vous qu’une révolution du jeu de course automobile est possible ? En VR ?

K.Y. : Il y a en effet un vrai potentiel avec la réalité virtuelle. Elle est même tout indiquée. Dans le meilleur des cas et des conditions, pour jouer à Gran Tursimo, tu es assis dans ton siège, avec ton volant et ton jeu de pédales. C’est très porche d’un set-up de réalité virtuelle. Tu as juste à enfiler le casque. L’autre possibilité, l’autre révolution se situe du côté de l’intelligence artificielle. Une IA qui peut entraîner et coacher les nouveaux joueurs, courir avec et contre eux. Il y a encore beaucoup à faire.

E.O. : Ça fait rêver. Et pourtant, je dois avouer que je ressens déjà beaucoup de cette immersion grâce au son. Avec un casque sur les oreilles, c’est fou. Que le moteur soit devant ou derrière toi, ce n’est pas la même chose. Cette attention portée aux détails est passionnante.

Avez-vous déjà couru ensemble, en vrai ou sur Gran Turismo ?

E.O. : Non, mais ce serait un honneur.

K.Y. : L’opportunité ne s’est pas présentée, mais dans les deux cas, ce serait fabuleux. Peut-être sur le circuit du Mans ? (rires)