La SNCF a supprimé plus de 1.900 postes en 2020

SNCF : Plus de 1.900 postes supprimés en 2020, soit 1,3 % de l’effectif

SOCIALLes syndicats Unsa ferroviaire et SUD-Rail ont tous deux qualifié de « catastrophique » ce bilan social
M.F avec AFP

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En 2020, la SNCF a supprimé 1.946 postes, selon un bilan social. L’effectif total du groupe public ferroviaire est désormais de 150.774 salariés, soit une baisse de 1,3 % par rapport à 2019. « Cette baisse atteint 2,9 % pour le collège exécution », avec 2.120 postes supprimés (dont 203 postes de conducteurs de trains par exemple), tandis que « le collège cadre augmente de 1,6 % », avec 548 postes créés, note la direction dans son bilan social 2020. L’effectif des agents de maîtrise a lui diminué de 0,8 %, avec 374 postes supprimés.

Par rapport à 2018, l’effectif total a diminué de 3,2 %, avec la suppression de 5.046 postes. L’année 2020 était celle de la fin des embauches au statut de cheminot, mais cinq agents ont pu être recrutés sous ce statut car il s’agissait d'« embauches de décembre 2019 saisies en janvier 2020 », précise la direction. Au total, le groupe a recruté 3.846 personnes l’an dernier, après 4.121 embauches en 2019, soit une chute de 6,7 % des recrutements.

Un constat « alarmant »

Les syndicats Unsa ferroviaire et SUD-Rail ont tous deux qualifié de « catastrophique » ce bilan social. Pour l’Unsa ferroviaire, « le constat est alarmant », avec un bilan dans « la continuité des précédents ». Le deuxième syndicat représentatif de la SNCF relève la flambée des départs en cours de période d’essai (360 départs, +22,4 % par rapport à 2019). La direction note de son côté que ces départs rejoignent le « niveau constaté en 2018 », après un recul l’an dernier.

Mais, déplore l’Unsa ferroviaire, « trop d’agents », à tous les niveaux de l’entreprise, « éprouvent un sentiment de mal-être au sein du groupe ». Depuis « plusieurs mois, notre organisation syndicale ne cesse d’alerter la direction de la SNCF sur le climat lourd et pesant », souligne-t-elle, en pointant un « manque de reconnaissance », le « gel des salaires », des « restructurations à tout va » et le cadre toujours « non défini socialement » de l’ouverture à la concurrence.

SUD-Rail proteste aussi contre « le pourrissement de la situation sociale » et critique « les bilans sociaux catastrophiques » rendus « année après année » par la SNCF, dont celui de 2020 « ne déroge pas à la règle ». Le troisième syndicat du groupe fustige « le choix » de la direction de « supprimer des emplois de terrain pendant qu’elle recrute des cadres ». « Comme l’année précédente, ce sont surtout les postes d’exécution qui sont impactés » en 2020, dénonce SUD-Rail.