JUSTICEEmbauche: S'estimant victime de discrimination, elle exige son intégration

S'estimant victime de discrimination, une Française d'origine maghrébine exige son intégration à EDF

JUSTICELa requête de la jeune cadre, inédite en France, a peu de chance d’aboutir…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Bardée de diplômes et correspondant selon elle au profil recherché, une jeune cadre de 36 ans s’est pourtant vue refouler de chez EDF, sans motif apparent.

S’estimant victime de discrimination à l’embauche, la jeune femme n’entend pas en rester là et a porté plainte contre l’électricien. Elle demande aux juges ni plus ni moins que son intégration d’office, une première judiciaire en France.

Profil correspondant

Tout commence le 14 mars 2015, lorsque la jeune femme postule au poste d’ingénieur-chercheur en mécanique des fluides au sein du service de recherche et développement d’EDF.

« Ce poste correspondait en tout point aux compétences de la candidate », titulaire notamment d’un doctorat en mécanique des fluides et d’un post-doctorat à l’École des mines de Douai, relève son avocat Me Slim Ben Achour.

Non retenue

Pourtant, le 20 mars, elle se voit notifier un refus du cabinet de recrutement Menway Talents, qui estimait que d’autres candidats présentaient « un profil correspondant davantage à leur recherche ».

La jeune cadre tente alors de comprendre le motif de ce refus et d’obtenir plus d’informations. « Le cabinet de recrutement a modifié de nombreuses fois le profil du poste, mais je correspondais aux nouvelles conditions », explique-t-elle. « Je suis en âge de procréer, maghrébine et musulmane. Cela a sûrement posé problème », suppose-t-elle.

Première en France

Me Slim Ben Achour ne demande « pas de dommages et intérêts, mais l’intégration d’office, une première en France ». La demande sera examinée par les prud’hommes de Paris le 20 octobre.

L’avocat entend s’appuyer sur l’article 1132 du code du travail qui indique qu'« aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement », pour des motifs discriminatoires et que « toute disposition ou tout acte pris à l’égard d’un salarié en méconnaissance des dispositions du présent chapitre est nul », en l’espèce le refus d’intégrer.

A ce jour, la jurisprudence a établi qu’un licenciement pouvait être annulé, mais jamais un refus d’embauche.