Arcachon : Privés de vente au Nouvel An, les ostréiculteurs réclament une indemnisation
compensation•Ils ne peuvent pas vendre leur production en raisons d’intoxications alimentaires. Les ostréiculteurs estiment leurs pertes à 8 millions d’euros20 Minutes avec AFP
Un coup dur pour la filière. Les ostréiculteurs du bassin d’Arcachon, privés de ventes pour le Nouvel An en raison d’intoxications alimentaires, estiment leurs pertes à quelque 8 millions d’euros et envisagent de porter plainte s’ils ne sont pas indemnisés en partie.
« Aujourd’hui, c’est un sentiment d’injustice qui règne parmi nous », a déclaré Olivier Laban, président du Comité régional de conchyliculture Arcachon Aquitaine (CRCAA), à l’issue d’une assemblée générale exceptionnelle des producteurs à Gujan-Mestras (Gironde).
Pour eux, le système d’assainissement des rives du bassin est à l’origine de la pollution des eaux qui a contaminé les huîtres, interdites à la vente depuis mercredi soir par la préfecture du département. Des analyses ont révélé la présence de « norovirus », responsable de la gastro-entérite, dans des élevages, et de nombreux consommateurs ont été malades autour de Noël.
« La décision d’interdiction qui a été prise est la bonne mais on a du mal à l’avaler »
En deux mois et demi, il a plu quelque 550 mm d’eau – soit 550 litres au mètre carré – sur la zone, contre 800 mm par an généralement, a avancé Olivier Laban. « Le système d’assainissement a débordé et l’eau souillée a migré vers le point le plus bas, les eaux du bassin », a-t-il souligné.
« Autant on est capable d’accepter les conséquences des phénomènes naturels, ça fait partie des risques du métier, autant là (…) La décision d’interdiction qui a été prise est la bonne mais on a du mal à l’avaler car on n’y est pour rien, mes collègues et moi on a bien fait notre travail », a poursuivi le représentant de la profession. « Aujourd’hui, il faut savoir qui va payer l’addition », a-t-il lancé, pointant du doigt les collectivités gestionnaires du réseau d’assainissement « qui a montré ses limites ».
Les ventes du Nouvel An auraient représenté quelque 800 tonnes d’huîtres, pour un chiffre d’affaires de 7 à 9 millions d’euros. Le CRCAA, qui doit rencontrer le préfet la semaine prochaine, se réserve le droit de porter plainte si « une solution concrète pour indemniser les entreprises sinistrées » n’était pas rapidement trouvée.
À lire aussi