Volkswagen : Il importe des ID.6 réservées au marché chinois, VW le traine en justice
Auto•Le constructeur intente un procès à un concessionnaire indépendant qui avait importé de Chine 22 exemplaires d’un modèle inconnu en Europe, au prix forcément compétitifStéphane Lémeret
Initiative risquée de la part de ce spécialiste indépendant de la vente automobile, qui espérait réaliser une confortable plus-value en achetant en Chine une vingtaine de modèles électriques ID.6. Si vous connaissez un peu le sujet, vous savez que l’ID.6 n’existe pas en Europe. Développé spécialement pour la Chine, ce modèle est basé sur l’ID.4, mais est plus long d’une trentaine de centimètres et propose 7 places à bord. Il est vendu quelque 33.000€ en Chine, alors que le prix de base de l’ID.4 en Allemagne est de 40.000€.
Destruction
Le concessionnaire a donc acheté ces véhicules de façon tout à fait légale, les a fait envoyer en Allemagne, a procédé à quelques modifications techniques, et les a présentés aux autorités concernées, qui ont accordé un certificat d’homologation. Tout était prêt pour la mise en vente, et c’est là que Volkswagen est intervenu pour tout bloquer. Un premier jugement a décidé que les véhicules devaient être saisis, et le constructeur voudrait qu’ils soient détruits. Son argument ? Ils sont différents des modèles vendus en Europe, ne respectent pas certaines normes, et représentent une violation des droits intellectuels. Sachant que les véhicules avaient déjà reçu la validation de l’Etat, le concessionnaire pense avoir de bonnes chances de gagner en appel. Mais en 2021, un juge allemand avait donné raison à Hyundai, dans une affaire de véhicules importés d’Europe de l’Est (hors EU). Et en attendant, le concessionnaire dépense 8.000€ par mois en frais de gardiennage pour ses véhicules. Quelle que soit l’issue, son opération risque de n'être guère profitable.