Elle aurait très bien pu s’appeler ID.Passat tant elle est similaire en philosophie à la routière de Volkswagen que nous connaissons, qui n’existe désormais plus qu’en version break. La Passat s’en est allée, l’ID.7 est arrivée : que vaut cette nouvelle berline électrique, prête à s’attaquer à la Tesla Model S ?

Premier constat quand on la voit pour la première fois, elle est beaucoup plus impressionnante qu’en photo ! Avec ses 5,96 m de long, ses flancs galbés et ses jantes proéminentes, c’est sûr qu’elle en impose. Mais si l’on se fait berner si facilement, c’est aussi parce qu’elle affiche des lignes élancées et des formes douces, qui l’affinent plus qu’elle ne l’est réellement. Un « bio design » plutôt homogène, souligné par des projecteurs Matrix LED (reliés entre eux par un bandeau lumineux), une carrosserie biton et une ligne de toit fuyante, au croisement d’une conventionnelle silhouette tricorps et d’une plus aérodynamique berline « fastback ». Les modèles électriques faisant la chasse à l’aérodynamisme, tout a été fait pour maximiser l’autonomie.

Plus premium que jamais

Volkswagen a particulièrement soigné l’habitacle pour se rapprocher de ce que font Tesla et les modèles chinois : c’est épuré, c’est minimaliste, mais l’écran tactile de 15 pouces qui trône au centre de la planche de bord casse quelque peu cette harmonie. Les matériaux sont plaisants à voir et à toucher, surtout dans la partie haute de la planche de bord, mais les commandes physiques ne sont pas encore de retour. Il faudra attendre le prochain modèle ID. pour ça, Volkswagen ayant écouté ses clients.

L’affichage tête haute est de série dès l’entrée de gamme Style, tout comme la caméra 360°, le Travel Assist pour la conduite semi-autonome, et les volant et sièges chauffants. Le système audio Harman Kardon, le toit panoramique occultable électriquement et les sièges « connectés » ergoActive sont quant à eux réservés au second niveau de finition Executive.

À l’arrière, les passagers ont de la place, beaucoup de place. C’est spacieux des jambes à la tête, et ce même à la place du milieu où le plancher est totalement plat (merci l’électrique !). Conséquence heureuse de l’empattement géant de l’ID.7 (2,96 m), qui a aussi et surtout été conçu pour la Chine, où les clients sont friands des grandes et spacieuses berlines à l’espace arrière XXL.

Quelques habitudes à prendre

Une fois au volant, il faut un petit temps d’adaptation pour se faire à son gabarit, et appréhender sereinement les premières manœuvres. Ce temps d’adaptation passé, la prise en main se fait facilement : malgré la courte longueur du capot on distingue bien les angles, l’ergonomie du volant donne une rassurante sensation de contrôle, et le couple est délivré en douceur, sans à-coups. La direction en revanche est assez mollassonne à basse vitesse mais se durcit heureusement quand on s’engage sur les grands axes.

La digne descendante de la Passat

C’est là où l’on retrouve réellement l’esprit de la Passat. Cette ID.7 est comme rivée à la route, stable et rassurante en virage, gommant toutes les irrégularités de la chaussée, merci l’essieu arrière multibras et les suspensions pilotées (DCC) ! La batterie, d’une capacité de 77 kWh, affiche sur le papier 620 kilomètres d’autonomie et une consommation mixte de 16,3 kWh/100 km. Nous étions plutôt à 18,5-19 kWh durant notre essai, sans adopter une conduite économe, avouons-le, et qui plus est sur des routes provençales vallonnées.

Mais, même sans « fanfaronner » au volant, il faut adopter une conduite douce et raisonnée pour espérer atteindre les 621 kilomètres promis, le poids de 2.172 kg handicapant la voiture malgré son aérodynamisme optimisé au maximum. La version Pro S, qui arrivera prochainement, permettra d’élever ce chiffre à 700 kilomètres, grâce à une batterie de plus grande capacité (86 kWh).

Recharge éclair mais addition salée

Concernant la recharge, Volkswagen promet 11 kW de puissance en courant alternatif, et jusqu’à 175 kW en courant continu, pour passer de 20 % à 80 % d’autonomie en seulement vingt-huit minutes. Pour l’heure, deux versions sont proposées avec la batterie de 77 kWh : la Pro Style et la Pro Style Executive, l’une à 62.650 euros, l’autre à 67.990 euros. Certes sa montée en gamme technique et technologique la rend plus accessible que les prémiums Mercedes EQE et Tesla Model S par exemple, mais chez les généralistes elle est plus chère qu’une Hyundai IONIQ 6 d’entrée de gamme.

Ni coup de cœur ni déception, cette nouvelle Volkswagen ID.7 n’a en tout cas pas à rougir de ses prestations. Confortable, sûre, elle se montre joueuse et dynamique quand on quitte les soporifiques voies urbaines et qu’on s’engage sur les grands axes, là où elle excelle. Avec son aérodynamisme travaillé et ses batteries de haute capacité, voilà une électrique avec qui l’on se verrait partir sereinement pour de longs trajets. À condition d’adopter une conduite économe.