Essai Kate K0, plus « branchée » que jamais

Kate K0, plus « branchée » que jamais

Essai Semblant sortir tout droit d’un scopitone, cette petite auto à l’allure familière n’est pas celle que vous croyez. D’ailleurs, elle n’est même pas anglaise. En revanche, elle est plus « branchée » que jamais
Stéphane Lémeret

Stéphane Lémeret

Alerte nostalgie ! Si vous êtes coutumiers des vacances en bord de plage ou des balades à vélos sur les îles de l’Atlantique, peut-être avez-vous déjà croisé les Mini Moke, ces petites voitures de plein air des années 1960, à l’époque établies sur un châssis et des mécaniques d’Austin Mini ? Et bien devinez qui est de retour, à la sauce française ? Ne l’appelez plus Mini Moke, mais Kate K0 (prononcez « k-Zéro) !

De l’Angleterre à la France

Kate est une start-up française créée en 2022, qui a récemment racheté Nosmoke, une entreprise des Deux-Sèvres qui assemblait depuis 2012 des variantes électriques de la Mini Moke. Après quelque 1.500 exemplaires de produits, Nosmoke a passé le flambeau, et Kate a pu lancer cette année sa version fiabilisée et améliorée de la petite voiturette. Pourquoi fiabilisée ? Parce que durant l’époque Nosmoke, ce quadricyle électrique était assemblé en Chine, puis en France mais toujours avec une très large part de pièces chinoises.

Depuis, Kate s’est attachée à rendre ce produit plus « Made in France » qu’auparavant : 88% des pièces sont désormais sourcées dans l’Hexagone, des batteries aux trains roulants, et les motorisations de l’époque Nosmoke ont été remplacées par des blocs Valeo, où a travaillé l’un des cofondateurs de Kate. Voilà d’où nous vient cette curieuse machine, née en Angleterre il y a soixante ans mais aujourd’hui bien Française…

La Kate K0 est à 85% made in France
La Kate K0 est à 85% made in France - Kate

Une petite voiturette logeable et personnalisable

La K0, c’est une petite voiture décalée et amusante, entièrement découvrable mais disponible avec une bâche (en options) pour les plus rudes journées d’hiver. Elle est très similaire au look de la Mini Moke que l’on connaît, avec son plancher bas, ses projecteurs circulaires qui lui donnent une bonne bouille, et ses petites roues équipées de jantes de 13 pouces. Quatre personnes peuvent prendre place à bord, et loger jusqu’à 37 litres de bagages, voire 51 litres une fois la seconde rangée de sièges rabattue. Parmi les quelques options proposées, on retrouve un système audio Pioneer, une roue de secours mais surtout énormément de coloris : 14 teintes de carrosseries, six teintes de toit (trois seulement pour le toit hiver), trois teintes de sièges, quatre teintes de ceinture, et enfin trois teintes de jantes, pour 6.000 combinaisons différentes ! Il y a l’embarras du choix…

Un quadricycle électrique pour les déplacements du quotidien

La Kate K0 existe en deux versions : la Standard, qui peut rouler à 70 km/h et parcourir 90 kilomètres en une seule charge, et l’Extended, 90 km/h et 130 kilomètres d’autonomie. Ce n’est donc pas une voiture à proprement parler mais un quadricycle à moteur (électrique), sans permis, et accessible dès 16 ans via un permis B1. Le temps d’une balade matinale dans les rues congestionnées de Paris, nous avons pris le volant de la version Extended 90 km/h. De quoi d’appréhender le périphérique parisien sereinement…

La Kate K0 est à 85% made in France
La Kate K0 est à 85% made in France - Kate

La première chose qui surprend quand on se trouve derrière le volant, c’est son aspect rikiki : avec 3,15m de long pour 1,50m de large (ce qui est pourtant un peu plus que la Moke originelle), on se faufile partout, et traverser le quartier de Nation devient un jeu d’enfant. Le volant est comme sur les Mini d‘époque c’est-à-dire très incliné : déroutant au premier abord mais pas dérangeant finalement, il nous rappelle que nous conduisons un modèle tout sauf conventionnel ! On est bien assis dans ses sièges en cuir (végétal), et les suspensions sont étonnamment confortables. Sur ce point, on ne regrettera pas les Austin.

Sans être un foudre de guerre (ce qui n’est évidemment pas le but recherché pour un tel modèle), le moteur Valeo se montre réactif et nous permet de nous amuser dans les petites rues ou lorsque le feu passe au vert. La visibilité vers l’arrière est bonne dans les rétroviseurs latéraux, mais un peu trop « zoomée » à travers la glace centrale, ce qui est assez dérangeant vu le nombre de scooters kamikazes qui me talonnent ! Heureusement, Matthias Goldenberg, autre cofondateur de Kate, assis à côté de moi durant cet essai, se veut rassurant sur ce point : il s’agit d’un modèle de présérie, et plusieurs améliorations ont été apportées sur les exemplaires clients.

Coup de cœur garanti !

Allez, clôturons cette description assez factuelle, et parlons un peu plus des émotions. Quel pied on prend au volant ! Déjà parce qu’avec cette carrosserie jaune canari et ce look intemporel, tout le monde nous regarde, prend des photos ou esquisse un sourire. Oui, même en plein Paris ! Le modèle jouit décidément d’un sacré capital sympathie, que l’on connaisse la Moke originelle ou que l’on soit simplement charmé par ses beaux yeux de grenouille. C’est aussi sa position de conduite, au ras du sol, découvrable, qui nous renvoie à sa condition de voiture « de plage » : dans la capitale Française, il faut y croire !

La Kate K0 est à 85% made in France
La Kate K0 est à 85% made in France - Kate

Un premier modèle pas donné

Alors, à qui s’adresse cette Kate K0 ? Eh bien aux acheteurs de Citroën Ami, de Renault Twizy ou de XEV Yoyo, en quête d’un moyen de transport pratique au quotidien, avec en bonus un capital nostalgie. Mais ce capital n’est pas donné : 29.900 euros en version Standard, 31.900 euros en version Extended. C’est plus cher qu’une Microlino, déjà pas donnée ! La K0 est le premier produit de Kate, et une vitrine de son savoir-faire. La marque compte réellement secouer le marché avec son prochain modèle : la K1. Ce quadricycle électrique, fermé cette fois-ci, proposera quatre places et un grand coffre, une autonomie d’environ 200 kilomètres et surtout des tarifs beaucoup plus attractifs, sous les 15.000 euros ! Un prix encore plus compétitif que celui des Citroën ë-C3, ou des futures Renault Twingo et Fiat Panda électrique. À ceci près que le véhicule sera 100% Made in France, assemblé dans une toute nouvelle usine qui sortira de terre dans l’Hexagone. Retenez bien ce nom, la Kate K1 sera présentée dans les prochaines semaines, pour une commercialisation courant 2024…