L’Europe va « étudier » les subsides chinois sur les voitures électriques
Auto•Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a annoncé vouloir lancer une étude sur les subsides gouvernementaux dont profiteraient les constructeurs chinois. Guerre commerciale en vue ?Stéphane Lémeret
«Les marchés mondiaux sont actuellement inondés par les voitures électriques chinoises bon marché, dont les prix sont maintenus artificiellement bas par les énormes subsides accordés par l’Etat », a déclaré Ursula von der Leyen, mercredi. C’est pourquoi elle demande que les institutions européennes se penchent sur l’ampleur réelle de ces subsides, qui pourraient donc créer une situation de concurrence déloyale. L’étude devrait durer neuf à treize mois, et déboucher sur une nouvelle taxe à l’importation, peut-être similaire aux 27,5 % déjà appliqués par les Etats-Unis. A priori, c’est une bonne nouvelle pour les constructeurs européens.
Réactions diverses
Mais il faut savoir que l’initiative vient de l’UE, sans demande préalable de la part de l’industrie automobile européenne. Et les réactions à cette annonce sont mitigées. Certains groupes, ainsi que le ministre allemand de l’Economie, applaudissent. D’autres groupes automobiles font la grimace, puisqu’ils ont encore renforcé récemment leurs liens avec la Chine, qu’ils voient comme leur seule possibilité d’atteindre la compétitivité dans le domaine de la voiture électrique.
Et bien sûr, la Chine elle-même n’a pas apprécié. Par la voix de son Ministre du Commerce, elle a déclaré surveiller de près cette démarche qu’elle considère comme hautement protectionniste (quelle ironie !), et qui pourrait créer « une distorsion sur le marché automobile mondial et sur la chaîne d’approvisionnement […]. » Traduction : si vous nous empêchez de vendre nos voitures, nous vous empêcherons de construire les vôtres.