Essai McLaren Artura: Force tranquille
Auto•Après les très exclusives P1 et Speedtail produites en séries limitées, McLaren lance son premier modèle de production équipé d’une motorisation hybride rechargeable. L’Artura peut donc se déplacer en silence, mais ce n’est pas la seule vocation de son électrification. Explications.Stéphane Lémeret
Placée entre la GT et la 720S dans la gamme, l’ Artura arbore un design typiquement McLaren, avec des gables prononcés, des entrées d’air XXL, et des phares qui dessinent un regard perçant.
Il en va de même à bord. Les acheteurs plus jeunes visés par le modèle seront ravis d’apprendre que leur bibliothèque musicale pourra être reproduite sur le système audio Bang & Olufsen à 12 haut-parleurs, via la connectivité Apple CarPlay ou Android Auto. Le conducteur dispose pour sa part d’un écran de 10 pouces pour les informations de conduite. Un écran solidaire du volant et de la colonne de direction, dont les "oreilles" de la casquette permettent de gérer les différents paramètres du châssis et du moteur, sans avoir à quitter le volant des doigts.
En silence
Le moteur est un tout nouveau V6 3 litres à deux turbos qui délivre 585 chevaux. Il est associé à un moteur électrique ultra-compact de 95 chevaux qui ne pèse qu’une quinzaine de kilos. La puissance totale combinée grimpe donc à 680 chevaux, et le couple, à 720 Nm. Ces deux moteurs peuvent fonctionner selon plusieurs schémas. En mode exclusivement électrique durant 31 kilomètres, sur lequel démarre par défaut la voiture, ou en jonglant automatiquement entre les deux sur le mode Comfort. Deux modes sur lesquelles l’Artura se montre étonnamment docile, illustrant la volonté de McLaren d’en faire un modèle parfaitement utilisable au quotidien. Et à en juger par l’étonnement des piétons croisés lors de notre essai, voir passer un tel engin sans le moindre bruit est toujours surprenant. Une utilisation intelligente de l’électricité, qui se constate aussi sur la consommation et les rejets de CO2 : 4,6l100km de moyenne, pour 104 gr/km seulement !
Sportive accomplie
Sur les modes Sport et Track, les plus aboutis, l’hybridation a un but différent. Le moteur thermique se charge en permanence de garder la batterie à un niveau de charge de élevé, pour distiller les meilleures performances à tout moment. Les chiffres parlent alors d’eux-mêmes : 3 secondes suffisent à passer de 0 à 100 km/h, et 8,3 secondes pour atteindre les 200 km/h !
Lorsque ces modes sont combinés aux réglages châssis (direction, amortissement, gestion électronique…) les plus pointus, l’Artura devient redoutablement musclée, sans rien perdre de sa facilité d’usage. Elle parvient à mettre rapidement son pilote en confiance par son équilibre naturel et la légèreté globale qui s’en dégage. La conception allégée de nombreux éléments – dont la cellule centrale autour des passagers en fibre de carbone – a permis de contenir le poids à vide sous les 1.400 kg. Et cela se ressent.
L’efficacité est donc aussi élevée que le plaisir de conduite au volant, et toujours avec une certaine forme de douceur, sans brutalité aucune. Dommage que le chant du V6 soit trop discret pour apporter la touche finale à ce tableau. Mais cette hybridation aux multiples visages est une vraie réussite, à un tarif qui reste – aurait-il pu en être autrement – très élitiste : à partir de 232.706€.
La McLaren Artura en quelques chiffres
- Moteur : 6 cylindres, hybride rechargeable, 2.993 cm3; 680 ch - 720 Nm
- Transmission : aux roues arrière
- Boîte : automatique 8 rapports
- L/l/H (mm) : 4.539/1.976/1.193
- Poids à vide (kg) : 1.395
- Volume du coffre (l): 180
- Réservoir(l) : 66
- 0 à 100 km/h (sec.) : 3
- V-Max (km/h) : 330
- Conso. Mixte (l/100km) : 4,6
- CO2 (g/km) : 104
- Prix (€) : 232.706