Essai Mazda MX-5 2.0 Skyactiv-G 184: Noël en été
Auto•Avec le retour des beaux jours, les cabriolets ressortent. Et parmi les modèles les plus intéressants en matière de rapport prix/plaisir, figure toujours la Mazda MX-5. Nous avons passé quelques jours à son volant.Stéphane Lémeret
La MX-5, c’est LE roadster par excellence. Le modèle actuel (quatrième génération) a été lancé au Salon de Genève en 2015, puis élu « World Car of the Year 2016 » à l’occasion du salon de New-York. Sept ans plus tard, il n’a pas pris la moindre ride. Pour cet essai, nous avons eu droit à la version la plus puissante, dont le 2 litres développe 184 ch de 6800 à 7500 tr/min, et 205 Nm à 4000 tr/min.
A bord
Capote en place ou pas, s’installer derrière le volant de la MX-5 demande un minimum de souplesse. C’est que l’assise est quasiment à ras du sol. Pas bien grande vue de dehors, la MX-5 paraît carrément minuscule à l’intérieur. Mais c’est ça aussi qui fait son charme. Dans notre modèle Selection (le mieux équipé), rien ne manque : sièges en cuir chauffants, phares à diodes avec passage automatique feux de croisement/feux de route, aide (passive) au maintien de voie, contrôle de l’angle mort… Les espaces de rangement en revanche sont comptés. Le seul vraiment exploitable (et faisant office de boîte à gants) se trouve entre les deux sièges, à hauteur d’épaules. Il y en a également un sur la console centrale, mais il n’accueillera rien de plus qu’une paire de lunettes et un trousseau de clés. De série également, le système multimédia se commande via un bouton rotatif façon iDrive de BMW, très pratique, mais mal situé : bras posé sur la console centrale, il est facile de commander accidentellement des fonctions non-désirées.
Mais bon, honnêtement, et malgré l’installation Bose de série, jamais nous n’avons eu envie d’écouter la radio ni de nous servir du GPS. Eh oui, la MX-5, c’est le genre de voiture avec laquelle on a envie de se perdre ! A ce sujet, accessible uniquement via la télécommande, le coffre ne propose qu’un volume limité mais néanmoins suffisant pour partir à deux en weekend. La capote s’ouvre et se referme manuellement. La manœuvre ne prend pas plus de 5 secondes et invite donc à rouler le plus souvent possible cheveux au vent.
Sur la route
Minuscule, le levier de vitesses commande une boîte 6 aux verrouillages fermes et mécaniques comme on les aime. L’étagement est irréprochable et tire assez court (environ 3000 tr/min à 120 km/h), ce qui profite à l’agrément de conduite, avec des chutes de régimes limitées entre les rapports, et la possibilité d'une conduite paresseuse faite de relances à 50 km/h en sixième. Il faut dire que le moteur est remarquablement disponible, et ce dès les plus bas régimes. Aux alentours de 3500-4000 tr/min, il trouve un second souffle, il pousse plus franchement et sans faiblir jusqu’au rupteur, à plus de 7500 tr/min. Bref, un 4 cylindres plein de santé, qui accepte d’être conduit comme un Diesel ou d’être constamment cravaché. On ne s’en lasse pas ! D’autant que sa sonorité est très agréable, notamment grâce au timbre soigneusement travaillé de l’échappement.
En matière de comportement, la Mazda met parfaitement en exergue sa légèreté. Certes, sa caisse n’est pas exempte de roulis, mais une fois calée sur ses appuis, ses limites sur routes ouvertes semblent insondables. C’est donc avec le plus grand plaisir que l’on saute d’un virage à l’autre, non sans se délecter du tranchant et de la précision du train avant. A gauche du volant, un interrupteur permet de désactiver l’ESP. Les plus téméraires pourront ainsi encore mieux apprécier l’équilibre naturel de la voiture en faisant décrocher l’arrière d'un coup d’accélérateur. Côté confort, on sent évidemment que la caisse est assez « verrouillée », mais cela correspond à la philosophie du modèle et jamais nous n’avons perçu de réactions excessivement sèches et/ou « percutantes ». Notons enfin qu’il est tout à fait possible de rouler décapoté sur autoroute sans trop subir de turbulences aérodynamiques. Capote en place, les bruits extérieurs se perçoivent évidemment plus que dans une voiture classique, mais cela fait aussi le charme de ce roadster.
Budget
Notre modèle équipé du gros moteur et en finition de haut de gamme coûte 37.550 € mais les prix de la MX-5 commencent à 30.850 € pour la version 1.5 de 132 ch Roadster. Pour une voiture de célibataire ou qui sera la troisième du ménage, c’est évidemment un prix. Mais bon, on n'a que le bien qu'on se fait… Sachez enfin qu’à l’usage, même en se faisant plaisir de temps à autre, la MX-5 2.0 ne vous ruinera pas en carburant : au terme de notre essai, l’ordinateur de bord indiquait une moyenne de 6,0 l/100 km.
Pour nous, la MX-5 de quatrième génération est la plus belle de toutes. D’autant que contrairement à beaucoup de voitures qui n’ont pu s’empêcher de sombrer dans le « toujours plus », elle a réussi à rester fidèle à la philosophie du roadster compact et léger avec lequel chaque sortie est une partie de plaisir. Et puis pour s’amuser, il n’est même pas nécessaire d’aller vite ! Un vrai jouet pour grands enfants et qui, compte tenu de ce que l’Europe anti-bagnole nous réserve, a toutes les chances (comme les modèles des générations précédentes d’ailleurs) de devenir un véritable collector.