AutoLes pneus, ces grands émetteurs de particules fines

Les pneus, ces grands émetteurs de particules fines

AutoL’ADEME, l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, a récemment publié une étude révélant que la moitié des particules fines d’origine automobile est émise par le roulement des pneumatiques.
Stéphane Lémeret

Stéphane Lémeret

Vous pensiez que les particules fines étaient surtout émises par les moteurs thermiques ? Détrompez-vous. Selon l’ ADEME, ce n’est plus des pots d’échappement que sortent ces fameuses particules, preuve que les mesures de dépollution prises par les constructeurs sont terriblement efficaces. En fait, elles résultent du roulement des pneumatiques sur la route et du frottement des plaquettes de frein. Et avec des tailles de pneus qui ne cessent de grimper, tout comme la masse des véhicules électriques, on se dit que les choses ne vont pas s’arranger. Cela dit, les voitures électriques émettraient moins de particules au freinage grâce à la fonction de freinage régénératif.

Dans le détail, les chiffres de l’ADEME montrent que :

- un véhicule électrique émet 3 % de particules au freinage contre 25 % pour un véhicule thermique.

- 61 % des particules émises par un véhicule électrique proviennent des pneumatiques, contre 47 % pour un véhicule thermique.

- 36 % des particules émises par un véhicule électrique proviennent de la remise en suspension des particules au sol, contre 28 % pour un véhicule thermique.

Pour l’ADEME, le constat est sans appel : il n’y a pas d’écart significatif entre les émissions de particules des véhicules électriques à forte autonomie et celles des véhicules thermiques neufs.

Aussi, il est nécessaire de continuer à lutter pour éviter la dispersion de particules en provenance des systèmes de freinage. De tels dispositifs existent déjà sous la forme d’un compartiment ajouté au-dessus des étriers de frein. Reste à savoir ce que l’on fait après des particules piégées… Pour ce qui est de l’émission de particules via les pneumatiques, il semblerait que la qualité et le niveau d’abrasion du revêtement routier soient aussi à mettre en cause. D’autant qu’outre la propagation dans l’air, les particules se trouvant au sol sont aussi « embarquées » par les eaux de ruissellement et se retrouvent dès lors dans les nappes phréatiques, donc dans nos organismes.

Sans vouloir lancer un débat sur le pour et le contre de la voiture électrique (qui à l’usage n’émet ni polluants, ni gaz à effet de serre), une constatation nous paraît évidente : vivement que cette mode des gros SUV passe, et que l’on revienne à des voitures plus légères et aérodynamiques. Et ce quel que soit leur mode de fonctionnement.