Essai Alfa Tonale: En mission "reconquête"

Auto•Repoussé à plusieurs reprises par le patron de la marque, le lancement de l'Alfa Romeo Tonale est enfin une réalité. Pour ce modèle tant attendu, la pression du succès est énorme !

20 Minutes Guide d'achat

Publié le 06/05/2022 à 14h05

La rédaction de 20 Minutes n'a pas participé à la réalisation de cet article.

Si la genèse de cette nouveauté capitale pour Alfa a connu quelques ralentissements, c'est parce que Jean-Philippe Imparato, patron de la marque, ne trouvait pas encore le Tonale "assez bon". Il avait demandé aux ingénieurs de poursuivre le travail. Aujourd'hui, il est donc censé être à la hauteur des attentes, et n'a donc plus d'excuses : il a l'obligation d'être une Alfa – comprenez sexy et excitants à conduire – et une voiture sur laquelle on peut compter.

Vraie beauté !

Pour la première qualité citée, on peut dire "validé" ! Dessin sobre mais séduisant, proportions harmonieuses, blocs optiques plein de caractères… Le Tonale nous rappelle en effet que les Italiens restent décidément des maîtres du design. Dans l'habitacle, on voit aussi que le choix des matériaux et la qualité d'assemblage ont été une préoccupation majeure. Oui, on trouve des plastiques moins nobles dans la partie basse de l'intérieur, mais c'est une évolution observée dans tout le segment des SUV compacts.

Côté technologie, tout y est : le tableau de bord numérique (mais inséré dans le "double compteur" typiquement Alfa), un écran central de très belles dimensions, et un système d'infodivertissement parfaitement à la page, qui conserve de vraies commandes physiques, pour la température par exemple. Alfa montre ainsi l’exemple aux marques françaises du géant Stellantis (Peugeot-Citroën-DS). L'espace aux 5 places est bien suffisant, de même que le coffre de 500 litres. On notera juste que pour une voiture familiale, cela manque un peu de zones de rangements.

Alfa ou pas Alfa ?

Voilà bien la vraie question, du moins pour les passionnés. Le Tonale utilise la plateforme de la Jeep Compass, mais profondément remaniée, notamment au niveau des suspensions. Pour ce qui est des mécaniques, la carrière du modèle débute avec un moteur 1.5 turbo, assisté par la microhybridation 48V actuellement la plus avancée du marché. En effet, c'est la seule du genre qui soit vraiment capable de mouvoir seule le véhicule sur quelques centaines de mètres à la fois. Cette mécanique est proposée en 130 et 160 chevaux. Le catalogue sera bien sûr enrichi au fil des mois, notamment d'une version hybride plug-in 275ch !

Et tant mieux, car avouons que la version 160 prise en main, bien que très compétente, n'offre pas au Tonale la "vie" et les sensations qu'on attend d'une Alfa. Reste le châssis, vraie différence de la marque en général. Au volant, on sent tout de suite qu'une grande attention a été portée aux réglages. Le Tonale est précis, et son train avant est clairement le plus mordant de la catégorie. Et même si on la voulait plus résistante à certains moments, la direction est typique de la marque : directe et offrant un feeling vraiment différent. La carrosserie penche à peine dans les virages, et le train arrière suit comme sur des rails. Et quelque part, c'est ce que lui reprocheront les plus purs amoureux de la marque : le Tonale est très efficace, mais peut-être un peu trop "clinique". En même temps, c'est probablement voulu, pour séduire une clientèle plus large que les fans de la marque… L'Alfa Romeo Tonale démarre à 39.000€.