Essai Suzuki GSX-S950: A2, c’est bien aussi

Moto•Profitant de la commercialisation de sa GSX-S1000, le constructeur d’Hamamatsu s’est donné les moyens d’étendre son catalogue en proposant une GSX-S950, véritable clonage de la 1000 !

Stéphane Lémeret

Publié le 05/04/2022 à 18h05

En observant la GSX-S950 et la GSX-S1000, elles semblent quasiment identiques. Hormis la couleur de la fourche, grise sur la 950 et dorée sur la 1000, sans aucun réglage pour la première, je constate également que les étriers Brembo sont remplacés par des Tokico. Quelques détails changent comme la structure arrière du cadre et les clignotants à LED de la 1000 qui disparaissent sur la 950 au profit de modèles plus classiques à ampoule et filament.

Le tarif est également adapté avec un écart de 2.350 € entre la GSX-S1000 (13.149 €) et la GSX-S950 (10.799 €). Les deux machines sont animées par le même 4-cylindres en ligne et double ACT à refroidissement liquide de 999cc (73,4 x 59 mm). La 1000 développe 152 chevaux à 11.000 tr/min et 106 Nm à 9.250 tr/min alors que la 950 n’affiche que 95 chevaux à 7.800 tr/min et 92 Nm à 6.500 tr/min.

Procédant de la même manière que Kawasaki avec sa Z900, Suzuki commercialise également ce modèle pour les détenteurs du permis A2. Comment ? En la bridant à 35 kW. Un petit passage chez le concessionnaire et l’affaire est dans le sac ! Le bridage est électronique via l’ECM (Engine Control Module). Quelques manipulations d’ordinateur suffisent. Mais dès-lors, pourquoi pas avec la GSX-S1000 ? Car la législation est claire : il est interdit de brider une moto dont la puissance d’origine est supérieure à 70 kW. La GSX-S1000 affichant 112 kW, elle ne rentre pas dans la catégorie des motos bridables. En mode « dégonflée », la GSX-S950 A2 affiche alors 47,5 chevaux (35 kW) à 6.100 tr/min et 76 Nm à 3.250 tr/min.

Mélodie connue

Pour cet essai, nous disposons d’une version « libérée » à 95 chevaux. Au coloris Metallic Triton Blue sont ajoutés un kit déco GP, des liserés jaunes sur les jantes, un capot de selle et un support de plaque d’immatriculation spécifique. Comme précisé plus haut, cette 950 ressemble en tout point à la GSX-S1000. Par contre, la couleur du rétroéclairage de l’écran LCD change : elle passe du bleu au blanc. Comme sur la 1000, les informations du menu déroulant sont peu lisibles en journée. Le bouton « Mode » du commodo gauche permet d’ajuster seulement l’intensité du contrôle de traction (de 0 à 3). Le choix des trois cartographies est inexistant sur cette 950. Pour terminer avec les assistances à la conduite, le conducteur de cette Suzuki peut encore compter sur l’ABS classique (sans contrôle en virage) et sur un embrayage anti-dribble (SCAS), sans oublier l’Easy Start System et le Low RPM Assist chers à Suzuki. La GSX-S950 conserve une hauteur de selle à 810 mm.

Le moteur grimpe dans les tours avec une poussée franche et constante. A 5.000 tr/min, vous atteignez déjà la limite de la vitesse légale sur autoroute. Le 4-cylindres continue alors de prendre des tours pour s’essouffler à partir de 8.000 tr/min. Il est incontestable que ce moteur développant au départ 152 chevaux a été intelligemment bridé par Suzuki. Son couple est disponible à bas et moyen régime et donne de très bonnes sensations au pilote. Il est d’une souplesse à toute épreuve en acceptant de reprendre à 1.000 tr/min même sur le sixième rapport ! Les jeunes motards se familiariseront donc aisément avec ce gros cube.

Le freinage est rassurant avec un système Tokico/Nissin cohérent à l’ABS très réactif. Les suspensions sont correctes tant que la chaussée ne se déforme pas. En d’autres mots, la GSX-S950 bénéficie d’un confort correct pour ce type de machine. Dommage que les aspects pratiques soient inexistants (aucune prise USB)…

Cette Suzuki GSX-S950 « bridée » - sans jeu de mots - n’a pas à rougir face à la version « toute puissante ». Elle est agréable à conduire avec son moteur au caractère bien affirmé. Pour les jeunes – et moins jeunes – permis A2, elle est une option intéressante qui permettra de garder la même moto une fois le permis A en poche.