Essai Royal Enfield 350 Classic: Séduction à l’ancienne
Moto•Sous les traits de cette nouvelle 350 Classic, Royal Enfield fait renaître la défunte Bullet, modèle patrimonial dont les racines remontent à 1946.Stéphane Lémeret
Cette Classic utilise l'excellente plateforme de la Meteor 350 pour la sublimer encore. Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que la mécanique reste inchangée par rapport à la Meteor : un petit monocylindre refroidi par air et huile. Mais, norme Euro 5 oblige, la puissance affiche à présent 20,2 chevaux et 27 Nm de couple, là où la Bullet 500 allait chercher 27 chevaux et 41 Nm. Loin d’être un foudre de guerre, ce monocylindre est aussi loin d’être anémique : sa rondeur élastique vient compenser le manque de couple pour lui assurer des reprises et des accélérations convenables, nettement meilleures que ce dont sont capables les 125cc.
Durant notre essai provençal, nous avons pu noter que ces machines flambant neuves atteignaient facilement les 110 km/h au compteur. Pleinement libérées, on ne devrait toutefois pas en attendre plus de 115 km/h. Quoi qu’il en soit, cette superbe moto – aux mensurations voisines de la Bullet 500 – n’a pas été pensée pour arpenter les autoroutes. Elle donnera sa pleine et juste mesure dans le milieu urbain, sur les nationales ou sur de virevoltantes routes secondaires.
En tous cas, cette mécanique qui vibre peu et répond à chaque sollicitation (elle prend par exemple plus de tr/min que la 500) s’avère fort agréable au quotidien. Cerise sur le gâteau, elle reste également très sobre puisqu’elle se contente d’environ 3,5l/100 km. Avec son réservoir de 13 litres, la Classic peut donc envisager de longues virées avant de rendre la main.
Tenue de route brillante
La Classic ne vous offre pas qu’un esprit vintage irréprochable. Elle vous gratifie aussi de prestations dynamiques de bon aloi. Si les Alpilles provençales sont un splendide écrin pour rouler à moto, leurs routes sautillantes et bosselées évoquent parfois... la Belgique ! La fourche n’est pas réglable et les combinés arrière le sont en précharge. Mais qu’à cela ne tienne : dans ce contexte routier tourmenté et très sinueux, la petite Royal Enfield a encaissé les changements de directions avec bonne volonté, freinant sur l’angle sans se désunir. Bref, elle a tenu le parquet et avec brio ! Si d’aucuns parmi les journalistes présents regrettaient la monte de pneus indiens (CEAT en l’occurrence), force est de reconnaître que sur notre itinéraire parfois humide dans les zones ombragées, ils nous ont donné entière satisfaction avec, notamment, une belle tenue sur l’angle et une stabilité irréprochable à l’accélération comme au freinage.
Les freins, parlons-en : siglés « Bybre », ils sont donc l’œuvre de Brembo et se révèlent parfaitement adaptés à la Classic. Le grand disque avant ne manque pas de puissance et reste facilement dosable tandis que son homologue arrière propose un mordant étonnant. Aussi, puisque l’ABS à deux canaux (non déconnectable) veille au grain, il n’y a aucune crainte à avoir au moment de s’arrêter.
Par ailleurs, comme la position sur la Classic est on ne peut plus naturelle (meilleure que sur la Meteor !) et que la selle bien rembourrée offre un réel confort, on s’y sent bien. Ceci permet alors d’apprécier les longues distances. Fermes comme il convient, les suspensions allient rigueur et confort, soit un style très adapté à ce type de machine.
Un assemblage soigné
Peu de plastiques, aucun câble disgracieux, instrumentation et chromes de belle facture : cette impression valorisante prévaut pour la Classic dans son ensemble. Du haut de ses 121 ans d’existence, Royal Enfield est le plus ancien constructeur moto à n’avoir jamais cessé de produire... C’est aussi un constructeur à l’écoute de ses clients européens en dotant sa Classic d’un warning très utile dans nos contrées. Et si, comme nous, vous trouvez le silencieux d'échappement très joli, dites-vous que sa sonorité l’est tout autant ! La Classic séduit car elle rappelle vraiment ce qui se faisait autrefois.
Commercialisée à un prix de 5.290 € qui la met en concurrence avec les 125 japonaises, la Royal Enfield Classic 350 avance de nombreux arguments tels sa qualité de fabrication, son esprit vintage patrimonial, ses aptitudes dynamiques réelles et un moteur volontaire. En plus, elle est garantie trois ans avec assistance comprise.
La Royal Enfield 350 Classic en quelques chiffres :
- Moteur : monocylindre à refroidissement air/huile
- Cylindrée : 349cc
- Puissance maximum : 20,2ch (14,87 kW) à 6.100 tr/min
- Couple maximum : 27 Nm à 4.000 tr/min
- Boîte de vitesses : à 5 rapports
- Transmission finale : par chaîne
- Cadre : double berceau tubulaire en acier
- Suspension avant : fourche classique de 41 mm non réglable
- Suspension arrière : deux combinés réglables en précontrainte
- Frein avant : un disque de 300 mm, étrier flottant deux pistons, ABS
- Frein arrière : un disque de 270 mm, étrier flottant un piston, ABS
- Hauteur de selle : 805 mm
- Poids (TPF) : 195 kg
- Réservoir : 13 litres
- Prix TVAC : 5.290€