Essai Honda e: La « Tesla » des villes

Auto•Pour son entrée dans la mobilité 100% électrique, Honda prend résolument le parti de la technologie et du haut de gamme avec son attachante e. Et le résultat est… électrisant!

Stéphane Lémeret pour 20minutes

Publié le 11/08/2020 à 12h22

Brisons d’emblée la glace avec un chiffre : 35.060. C’est le prix de départ, en euros et hors bonus, de cette Honda e. Un tarif supérieur à celui de la Mini Cooper SE, plus puissante, et à celui de l’Opel Corsa-e ou de la Renault Zoé, plus grandes. Mais la petite Honda se moque du rationnel ! Elle joue clairement la carte de l’émotion et du "gadget" technologique tendance. Une recette qui fait le succès d’une certaine Tesla. Et d'ailleurs, le côté "accessoire de mode" de la Mini ne fait-il pas sa popularité depuis longtemps, et ce en dépit de tarifs pas vraiment amicaux ?

Parlons (un peu) pratique

Avec ses 3,89 mètres de long – soit 10 cm de moins qu’une Jazz par exemple – la e peut emmener quatre passagers de taille moyenne, qui embarqueront via les quatre portes. Le coffre varie de 171 à 571 litres mais le dossier de la banquette d’un seul tenant grève complètement la modularité. Il s’agit là encore d’un choix du designer pour conférer un aspect "canapé" à la banquette, et rien que cela en dit long sur l’importance du design dans cette citadine.

L’ambiance à bord est plutôt d’inspiration scandinave, avec un meuble de bord épuré et des habillages en imitation bois d’un très bel effet. Soulignons aussi qu'Honda n’a pas sacrifié la qualité, grâce à quoi la petite japonaise se démarque nettement de toutes les autres électriques du marché. Un constat auquel participe évidemment la pièce maitresse de cette e : un tableau de bord formé de cinq écrans juxtaposés ! Face au conducteur, une dalle de 8,8 pouces affiche les informations de conduite. A ses côtés, deux écrans de 12,3 pouces se chargent de toutes les fonctions multimédias, telles que la navigation, l’affichage des flux d’énergie ou bien sûr les fonctions connectées. Enfin, à chaque extrémité de l’habitacle se trouvent deux écrans de 6 pouces qui renvoient l’image des caméras extérieures remplaçant les rétros ! Un artifice (livré en série) auquel on s’habitue très vite tant leur positionnement tombe parfaitement dans l’angle de vision naturel.

Un compromis parfait d'efficacité

La e étant dédiée aux utilisateurs urbains, Honda a fait le choix d’une batterie de capacité modeste. Ses 35,5 kWh promettent ainsi 222 km d’autonomie WLTP, parfaitement réalistes. Les ingénieurs ont en effet doté cette citadine d’un mode de récupération de l’énergie optimisé lors du relâchement de la pédale d’accélérateur. La décélération est alors très nette, jusqu’à l’arrêt complet du véhicule, ce qui permet de se passer complètement de l’usage des freins lorsque cette fonction est utilisée à bon escient. On peut toutefois désactiver ce mode. La voiture reste en roue libre une fois l’accélérateur relâché, et il est possible de moduler la récupération, donc la décélération, via les palettes au volant, comme si on rétrogradait.

Que ce soit en ville ou sur nationale, tout cela est extrêmement efficient et bien calibré, témoignant de l’efficacité dans la gestion de l’énergie dont fait preuve la petite Honda. Après plus de 120 km parcourus, notre ordinateur de bord affichait une moyenne inférieure à 17kWh/100km. Nous ne nous étions pourtant pas privés d'exploiter pleinement les 154 chevaux du moteur électrique le plus puissant (une version 136ch est également proposée). Nos coups de cravache ont d'ailleurs montré que le compromis entre dynamisme et confort est excellent, et le couple instantané du moteur, surtout en mode Sport, transforme la voiture en une petite boule de nerf. Un vrai régal !

Dans la catégorie "citadine à la mode", la Mini et la Fiat 500 pensaient peut-être poursuivre leur face à face sur le terrain de la mobilité électrique. Mais désormais, elles devront compter sur plus jeune, plus fraiche, plus mignonne et tout aussi tendance qu'elles. Préparez-vous à voir des Honda e partout en ville.