Essai prototype: le Skoda Enyaq iV est presque prêt
Auto•Alors que les ingénieurs peaufinent les derniers détails du premier SUV électrique de la marque, Skoda nous a invités à nous en faire une première idée. Voici nos impressions de conduite d'un véhicule "pas tout à fait fini".Stéphane Lémeret pour 20minutes
Ce nouveau modèle devait être le point d’orgue des festivités du 125e anniversaire de la marque, forcément annulées par la crise de la Covid-19. C'est aussi l’entrée véritable du constructeur sur le marché électrique puisqu'après une première incursion discrète incarnée par la Citigo iV, Skoda entre cette fois de plain-pied dans le monde de la voiture électrique. Le nouveau modèle marque donc le début de l’offensive forcée du constructeur pour répondre aux attentes d’un marché européen, au sein duquel l’ambition est de vendre 50% de véhicules électriques à batterie (BEV) à l’aube de la prochaine décennie. Un tournant majeur que Skoda entend négocier de manière aussi verte sur le fond que sur la forme, avec un processus de production totalement neutre en CO2.
Plus d'espace, moins d'ergonomie
Si ce sont toujours des prototypes camouflés qui apparaissent sur les clichés officiels fournis par Skoda, nous avons eu la chance de découvrir le modèle "à nu" durant une présentation confidentielle. Et si l’on s’attendait à un véhicule profilé dérivé du concept Vision E, c’est finalement des lignes bien plus massives que nous avons découvert pour ce SUV, que les dimensions situent entre le Karoq et le Kodiaq. Le look du meuble de bord étonne également. Dicté par la motorisation électrique et la chasse aux kilos superflus qu’elle induit, le dessin est plus aérien, la plupart de commandes physiques ayant disparu au profit de l’écran tactile. C’est donc vraiment la sensation d’espace qui domine, parfois au détriment de l’ergonomie. Fidèle aux habitudes de la marque, le nouveau modèle offre par ailleurs beaucoup d’espace à bord. Cinq adultes peuvent prendre place confortablement et profiter de 585 litres utiles pour les bagages.
Offre complète
L’Enyaq repose sur la plateforme MEB, la base "bonne à tout faire" pour véhicules électriques du groupe VW, qui porte aussi l'ID.3 et la Seat el-Born. Le SUV comptera à terme une gamme de versions très diversifiées, progressivement introduites. Skoda laissera le choix entre 5 niveaux de puissance (150 à 306 ch), 4x2 ou 4x4, et trois capacités de batteries, 55, 62 ou 82 kW en fonction de l’autonomie désirée, pouvant atteindre jusqu’à 500 km! Les longs trajets ne devraient donc pas poser trop de problèmes puisque le système accepte également des charges rapides jusqu’à 125 kW.
C’est la déclinaison la plus puissante RS iV qui nous est proposée, toujours à l’état de prototype validé "à 70%" selon les ingénieurs. Ses 306 chevaux sont envoyés aux quatre roues avec beaucoup d’efficacité malgré les conditions rendues glissantes par la météo, et même avec une certaine hargne : le 0 à 100 km/h est annoncé en moins de 6 secondes. Comme toute électrique qui se respecte, l’Enyaq a été pensé dans un souci d’économie d’énergie poussée. Il dispose donc de tout ce qu’il faut pour optimiser l’autonomie, dont bien évidemment la régénération à la décélération et au freinage, qui peut être modulée en temps réel par les palettes au volant. Un mode de récupération avancé (mode brake ou "b") permet en outre de se passer de la pédale de frein dans les phases de conduite urbaine. En revanche, le poids de la plus importante des trois batteries se fait sentir sur l’amortissement, puisque l’Enyaq dégage alors une certaine lourdeur sur ses suspensions lors de compressions importantes. Mais comme expliqué plus haut, les voitures que nous avons conduites devaient encore ajuster leurs réglages.
Le lancement est prévu début 2021, avec des prix calqués sur ceux du Kodiaq.