S’il y a un domaine où les Chinois n’ont pas encore réussi à dominer le marché mondial, c’est bien l’automobile. Certes de nombreuses marques (Chery, Qoros, ThunderPower, Landwind, Brilliance, Byd, Jac…) ont tenté quelques apparitions en Europe, mais sans réel succès. Ce ne sont pourtant pas les constructeurs qui manquent puisque la Chine compte plusieurs dizaines de marques couvrant tous les segments du marché. Mais l’automobile a connu un essor fulgurant ces quinze dernières années dans le pays, s’imposant comme le premier marché automobile mondial avec un peu moins de 25 millions de ventes annuellement. Des volumes suffisants pour absorber l’ensemble des capacités de production de ces fabricants locaux, souvent relativement jeunes.

Sauf qu’en 2018, après des années de croissance, le marché chinois a connu sa première baisse de régime en clôturant l’année à – 4,30 %. Rapporté aux volumes annuels, cela signifie 1,1 million d’immatriculations en moins. De quoi inciter les constructeurs à sortir de leurs frontières.

Déjà là… en toute discrétion

Si ces constructeurs sont nombreux à affirmer leurs ambitions européennes, ils auront à franchir plusieurs obstacles avant une introduction sur le Vieux Continent : des obstacles légaux (homologations, etc.), logistiques (réseau de distributions, concessions…), mais aussi un obstacle « psychologique ». Lorsqu’on constate l’attachement des consommateurs à une marque et l’importance sociétale que revêt le blason sur le capot, les conducteurs européens ne sont sans doute pas prêts à faire confiance en masse à des constructeurs parfaitement inconnus. Et parfois même un logo reconnu ne suffit pas à réduire la méfiance des acheteurs : MG, réintroduit sur son marché d’origine, ne parvient toujours pas à séduire les acheteurs britanniques avec ses modèles développés en Chine.

Cela dit, d’une certaine manière, les voitures chinoises sont déjà présentes sur nos routes : Volvo par exemple appartient au groupe chinois Geely, tout comme Lotus. Les berlines S90 vendues chez nous sont assemblées dans l’Empire du Milieu.

Quant aux nouveautés annoncées à Francfort et dans les précédents salons, « wait and see »…