Carlos Ghosn passe à l’offensive. Le groupe Renault veut vendre cinq millions de véhicules en rythme annuel en 2022, une hausse de 44 % par rapport à 2016, a indiqué ce vendredi son PDG en présentant un plan stratégique offensif.

Cette feuille de route va s’appuyer sur une « croissance mondiale » des ventes, mais aussi une réduction des coûts de fabrication, a précisé Carlos Ghosn lors d’une conférence à La Défense. Au terme du nouveau plan baptisé « Drive the future », l’entreprise au Losange ambitionne un chiffre d’affaires de plus de 70 milliards d’euros.

Réduire la dépendance de Renault vis-à-vis de l’Europe

Les 44 % de progression sont calculés à partir des 3,47 millions d’unités vendues par Renault en 2016, en incluant Avtovaz, le fabricant russe des Lada. Hors Avtovaz, Renault a vendu 3,18 millions de véhicules l’année dernière, et réalisé un chiffre d’affaires de 51,2 milliards d’euros. Le plan prévoit de réduire la dépendance de Renault vis-à-vis de l’Europe, où il a réalisé encore 56,7 % de ses ventes en 2016.

Le constructeur automobile français ambitionne un « doublement des ventes en dehors de l’Europe » avec une « accélération des activités en Chine », le plus gros marché automobile mondial où il veut écouler 550.000 unités en 2022 contre 35.000 en 2016. La société promet aussi un « élargissement de la gamme » à bas coût, commercialisée sous le logo Dacia en Europe, et qui, a révélé Carlos Ghosn vendredi, vient de dépasser les 10 millions d’unités vendues depuis 2004.

Une gamme électrique étendue

Renault a également promis que sa gamme 100 % électrique passerait de trois véhicules aujourd’hui à huit en 2022. Dans ce domaine, « nous étions pionniers hier, nous sommes leaders mondiaux aujourd’hui » en prenant en compte l’alliance avec Nissan et Mitsubishi, l’ambition étant désormais d’en faire une « activité cruciale et rentable », a encore dit le PDG.

Le groupe au losange, qui fêtera l’année prochaine ses 120 ans, ne s’est jamais aussi bien porté, ayant dégagé en 2016 un bénéfice net « record » de 3,54 milliards d’euros. Côté emploi, le groupe prévoit « 35.000 embauches à l’échelle mondiale » pendant la durée du plan, tout en précisant qu'« une très grande partie de ces recrutements seront des remplacements », selon Carlos Ghosn.

Hors Avtovaz, le groupe Renault comptait fin 2016 quelque 124.000 employés, dont le quart en France. Avec ses marques Renault, Dacia, Samsung Motors, Alpine et Lada, il est présent dans 127 pays.