ENTREPRISEL'avenir du volailler Doux se joue cette semaine

L'avenir du volailler Doux se joue cette semaine

ENTREPRISEUne audience décisive se tiendra vendredi...
Avec agences

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L'avenir du groupe Doux, en redressement judiciaire depuis le 1er juin, se joue cette semaine avec le dépôt ce mardi des offres de reprise auprès des administrateurs judiciaires et une audience décisive devant le tribunal de commerce vendredi.

Au cours de cette audience à Quimper (Finistère), où la décision devrait être mise en délibéré, les magistrats examineront une douzaine d'offres, dont une «coordonnée» réunissant plusieurs acteurs de la filière agro-alimentaire autour de la société Sofiprotéol, mais aussi le plan de continuation que doit déposer mardi le PDG du groupe Doux. Sofiprotéol a annoncé mardi avoir déposé une nouvelle offre améliorée qui «élargit le projet industriel et protège les intérêts des éleveurs» avec les principaux acteurs du secteur, comme les sociétés Terrena, Glon, Tilly-Sabco, LDC.

L'offre permet selon un communiqué de proposer un emploi à 3.078 salariés sur les 3.400 que compte actuellement le groupe. «L'offre coordonnée permet de reprendre 2.707 salariés en CDI et en CDD, au lieu des 2.188 postes recensés dans l'offre initiale, soit 519 postes supplémentaires. Par ailleurs, chacun des membres de l'offre coordonnée s'engage à accorder une priorité à l'embauche aux salariés du groupe Doux, sur un total de 371 postes, situés pour l'essentiel à proximité des sites de Doux», explique ce texte. Le projet industriel a été élargi au site de Quimper mais les sites de Pleucadeuc, dans le Morbihan, et de Graincourt, dans le Pas-de-Calais, resteraient abandonnés.
«L'offre coordonnée par Sofiprotéol constitue un véritable projet industriel structurant la filière avicole sur le long terme. Elle préserve ainsi l'intérêt général, social et territorial, industriel et agricole», conclut le communiqué.

Le dirigeant de l'ex-leader de la volaille, jugeant «consternantes» les offres de cession qui ont été présentées jusqu'à présent, avant l'offre améliorée de Sofiprotéaol, a proposé l'entrée des éleveurs dans le capital du groupe et annoncé l'arrivée de nouveaux investisseurs, sans précision.

Le PDG de Doux persiste

Sur environ 800 éleveurs travaillant avec le groupe Doux, 200 aviculteurs réunis au sein de l'association des éleveurs de Bretagne fournisseurs du groupe Doux se sont dits prêts à participer au plan de Charles Doux. Selon ce plan, qui suppose la poursuite de la période d'observation jusqu'au 31 décembre, la moitié des créances dues aux éleveurs - environ 14 millions d'euros - seraient réglées au plus tard le 30 septembre.

Charles Doux a également souhaité y associer les 3.400 salariés, qui se sont montrés très réservés sur un projet qui prévoit le renforcement du pôle poulet export mais aussi la vente du pôle frais qui compte plusieurs centaines d'emplois. Le soutien de certains clients du groupe dans le Proche et Moyen-Orient a également été évoqué tandis que la dette de 140 millions d'euros contractée avec la banque Barclays serait renégociée.

Charles Doux a été reçu samedi dernier par le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, qui a dit tout mettre en oeuvre pour obtenir des offres de reprise améliorées. «J'ai rencontré les différents acteurs du dossier, à la fois ceux du consortium autour de Sofiprotéol mais aussi Charles Doux. L'important est que toutes ces offres puissent être améliorées de telle sorte qu'on sauve un maximum d'emplois», a t-il déclaré lors d'une visite lundi dans le Gers. «Ce sera la responsabilité du tribunal de commerce de trancher et ensuite ce sera à l'Etat d'accompagner la meilleure solution possible dans une logique donnant donnant: pas d'effort de l'Etat s'il n'y a pas d'effort des repreneurs ou des continuateurs pour un vrai projet industriel avec le maximum d'emplois»é.

Détenu à 80% par la famille Doux et à 20% par BNP Paribas, le groupe Doux a été placé en redressement judiciaire alors qu'il ne pouvait plus faire face à ses créances bancaires - 200 millions d'euros avec ses partenaires brésiliens et à 140 millions d'euros avec Barclays. A ces créances s'ajoutent plusieurs dizaines de millions d'euros de dettes envers ses fournisseurs. Une centaine de salariés de l'usine Père Dodu de Quimper (Finistère), une des marques emblématiques du groupe, ont bloqué lundi les entrées de l'usine.