PSA reprend les parts de Fiat dans Sevelnord, sans autre partenaire pour l'instant
PSA Peugeot Citroën a annoncé mercredi la reprise, attendue, de la part de Fiat dans l'usine Sevelnord d'Hordain (Nord) d'ici la fin de l'année, sans présenter de nouveau partenariat dans l'immédiat, laissant planer l'incertitude sur l'avenir du site.© 2012 AFP
PSA Peugeot Citroën a annoncé mercredi la reprise, attendue, de la part de Fiat dans l'usine Sevelnord d'Hordain (Nord) d'ici la fin de l'année, sans présenter de nouveau partenariat dans l'immédiat, laissant planer l'incertitude sur l'avenir du site.
"Aux termes de ce projet d'accord" concernant le transfert des parts (50%) de Fiat Group Automobiles (FGA) à PSA, "Sevelnord continuera d'assurer la production de véhicules utilitaires légers pour les deux groupes jusqu'à l'entrée en vigueur de la norme Euro 6 sur les niveaux d'émissions fin 2016", a indiqué la direction de PSA dans un communiqué. Aucune précision n'a été apportée sur le montant de la transaction.
Le constructeur automobile français avait annoncé au printemps 2011 la fin de son partenariat avec son homologue italien après 2017 en raison de divergences de vues concernant le développement de nouveaux modèles.
A la sortie du comité d'entreprise qui s'est tenu dans la matinée à Hordain, Ludovic Bouvier, représentant de la CGT, s'est montré pessimiste.
"La direction confirme qu'il n'y a pas de (nouveau) partenaire et que Fiat se retire fin 2012 mais ils vont continuer à acheter des véhicules jusqu'à fin 2016", a-t-il annoncé.
En avril, le président Nicolas Sarkozy avait évoqué la possibilité d'un accord avec le japonais Toyota. Côté PSA, la direction a précisé à l'AFP qu'il y avait des "discussions encore en cours" mais qu'elle ne pouvait "en dire plus à ce stade".
Son directeur industriel, Denis Martin, s'était toutefois montré optimiste fin juin, disant travailler "sur des orientations plutôt positives" pour Sevelnord.
A propos du désengagement de Fiat, les deux parties espèrent parvenir à un accord définitif avant la fin de l'année, selon PSA, qui indique que ce projet "ne concerne pas les autres accords de coopération entre FGA et PSA Peugeot Citroën", notamment la coentreprise Sevelsud en Italie "qui poursuivra ses activités conformément aux contrats en cours".
"Fiat pourrait continuer de nous acheter des véhicules jusqu'à septembre 2016. Sans engagement et sans garantie sur les volumes. Ca c'est un vrai problème", s'est inquiété devant la presse Ludovic Bouvier, secrétaire CGT, ajoutant que son syndicat avait voté contre l'ensemble de la reprise au CE.
Mais pour Pascal Lucas, délégué CFE-CGC (encadrement), il s'agit d'une "bonne nouvelle".
La production à Hordain du K-zéro (bien K-zéro), un véhicule utilitaire, est évoquée. Sevelnord est en lice ainsi que l'usine de Vigo en Espagne. Selon M. Lucas, les salariés devraient être fixés le 20 juillet.
La CFDT a quant à elle considéré dans un communiqué le départ de Fiat comme "la preuve formelle de l'avenir de Sevelnord", estimant que ce n'est "certainement pas pour fermer l'entreprise, au contraire" que PSA s'engage à racheter les parts de Fiat. Le syndicat estime que "le plus grand danger" est de "voir partir le savoir-faire avec les salariés qui seront incités à quitter l'entreprise".
PSA avait posé trois conditions pour le maintien de l'emploi à Sevelnord: dénouer l'accord avec Fiat, trouver un partenaire pour développer un nouvel utilitaire et améliorer la compétitivité du site.
Sur ce dernier point, des négociations sont en cours depuis un mois, selon la CGT, qui "refuse catégoriquement quelque recul social pour les salariés" et rapporte que la direction a évoqué un "sureffectif de plusieurs centaines de salariés".
Cette situation concerne aussi d'autres sites français du groupe qui réunit jeudi un comité central d'entreprise extraordinaire à ce sujet.
L'usine d'Hordain emploie 2.800 salariés et fabrique les monospaces Peugeot 807, Citroën C8, ainsi que les véhicules utilitaires Peugeot Expert, Citroën Jumpy et Fiat Scudo. Les engagements pour Fiat représentent actuellement 20 à 25% de la production à Sevelnord.