ETUDEEmploi des cadres: Les intentions d'embauche décrochent

Emploi des cadres: Les intentions d'embauche décrochent

ETUDELe baromètre trimestriel de l'Association pour emploi des cadres (Apec) publié mercredi révèle le premier fléchissement des perspectives de recrutement depuis trois ans...
Claire Planchard

Claire Planchard

Coup de frein sur les embauches: pour la première fois depuis 2010, l’emploi cadre marque le pas au second trimestre 2012, alors que les intentions d’embauche «étaient stabilisées à haut niveau et à la hausse depuis plusieurs trimestres», note l’Apec.

Des recruteurs pris par le doute

Dans le détail, trois grands indicateurs décrochent. 50% des entreprises interrogées prévoient de recruter au moins un cadre au deuxième trimestre 2012, contre 53% l’an dernier.

Côté volume, seule 29% des recruteurs indiquent que leurs recrutements de cadres sont plus nombreux que l’an passé à la même période, contre 41% au premier trimestre 2011.

Enfin, le taux de transformation des intentions en recrutement recule aussi avec seulement deux tiers des entreprises qui affichent leur certitude contre trois quarts il y a un an.

Manque de visibilité qui grippe les recrutements

Principale explication, selon l’Apec: le manque de visibilité sur la croissance future en France qui freine les investissements des entreprises, notamment les plus petites.

«Pour qu’une PME engage un recrutement il faut qu’elle ait une visibilité sur ses commandes mais aussi qu’elle puisse financer cet investissement par l’accès à un crédit peu cher. Or les dernières données de l’Insee montrent que la situation des trésoreries des entreprises est extrêmement fragile, ce qui est de nature à engluer le système», analyse Pierre Lamblin, directeur du département Etudes et Recherches de l’Apec.

Dans ce contexte, le renouvellement de départ (turn-over, départ à la retraite) reste sans surprise le principal motif d’embauche (51%, en hausse de 10 points par rapport au premier trimestre 2011), loin devant le développement de l’activité (30%, en recul de 4 points).

Notes d’espoir malgré tout

Néanmoins, dans ce paysage morose, tous les secteurs d’activités ne sont pas logés à la même enseigne: les recrutements dans l’informatique ou la bancassurance restent par exemple dynamiques, alors que le commerce-transports (-8 points sur un an) et les conseils et services aux entreprises (-9 points) subissent de plein fouet la dégradation de la conjoncture.

Les différentes fonctions cadres ne sont aussi inégalement touchées: «Les postes de commercial ou études R&D restent des fonctions locomotives qui tirent plus d ‘un recrutement sur deux», note Pierre Lamblin.

Dernière note positive : l’Apec note plusieurs «facteurs de résistance» comme la stabilité des intentions d’embauche des jeunes diplômés ou les difficultés persistantes des entreprises à recruter certains profils.

Des signes de confiance qui laissent les prévisions totalement ouvertes pour le reste de l’année : «Combien de temps de ce décrochage va-t-il durer? Il est encore trop tôt pour le dire, estime Pierre Lamblin. Le second semestre est totalement incertain, et ce quels que soient les résultats de l’élection présidentielle qui n’ont jamais rien changé aux intentions de recrutement des entreprises !»