Pays-Bas: Mark Rutte s'explique sur la chute de son gouvernement
CRISE•Le Premier ministre libéral démissionnaire néerlandais revient sur l'échec des négociations avec son allié d'extrême droite...20 Minutes avec AFP
Le Premier ministre libéral démissionnaire néerlandais, Mark Rutte, devait s'expliquer mardi devant le Parlement sur la chute de son gouvernement après l'échec des négociations avec son allié d'extrême droite sur la réduction du déficit poublic. Mark Rutte, qui a gardé le silence depuis samedi, est attendu devant les députés à 14H00. Il devrait détailler les circonstances et les conséquences de la démission de son gouvernement entré fonction en octobre 2010.
L'objectif visait pourtant une économie de 16 milliards d'euros
Geert Wilders, chef de file du Parti pour la liberté (PVV), eurosceptique et islamophobe, avait quitté samedi la table des négociations, rejetant les mesures de rigueur proposées par la coalition minoritaire de centre-droit menée par Mark Rutte qu'il soutenait au Parlement.
Depuis le 5 mars, Mark Rutte, le vice-Premier ministre Maxime Verhagen, ministre de l'Economie et chef de file des chrétiens-démocrates (CDA), et Geert Wilders s'étaient réunis chaque jour ou presque pour plancher sur les mesures à prendre pour réduire le déficit public et réaliser environ 16 milliards d'économies budgétaires.
Pourtant bons élèves de la classe européenne, les Pays-Bas sont eux aussi confrontés à un accroissement de leur déficit public qui a atteint 4,7% du PIB en 2011, bien au-delà de la norme de la zone euro de 3%. Le ministre démissionnaire des Finances, Jan Kees de Jager, a rappelé lundi qu'il devait présenter à la Commission européenne pour le 30 avril un budget «solide, durable et pour le long-terme».
Des élections anticipées pour repartir du bon pied
«Je pars du principe que nous allons trouver une majorité (au Parlement) pour les mesures que nous allons pouvoir présenter à Bruxelles», a-t-il dit, voulant se montrer rassurant. Le sujet devrait être débattu mardi après-midi au Parlement, tout comme la date des élections législatives anticipées provoquées par la démission du gouvernement.
«Nous voulons des élections rapidement car c'est la façon la plus rapide de sortir les Pays-Bas de l'impasse et de prendre un nouveau départ», a déclaré mardi Diederik Samsom, chef de file du parti travailliste (PvdA), dans un entretien au quotidien chrétien Trouw. Le PVdA, tout comme le parti libéral (VVD) de Mark Rutte, première formation politique de la chambre basse avec 31 députés sur 150, est favorable à des élections législatives anticipées avant l'été, le 27 juin.
Le Conseil électoral, chargé d'organiser les élections, estime de con côté que le 5 septembre est la date la plus «réaliste». Ce sera au conseil des minsitres démissionnaire de trancher. Geert Wilders souhaite lui aussi des élections après l'été. Pour l'heure, un sondage publié dimanche ne lui donne que 19 sièges de députés, soit cinq de moins que lors du scrutin de 2010.
Le paquet de mesures souhaitées par la coalition gouvernementale «n'est pas dans l'intérêt» des électeurs, avait estimé samedi Geert Wilders après avoir quitté la table des négociations. «Nous ne voulons pas soumettre à une saignée nos pensions à cause du diktat de Bruxelles», avait-il affirmé.