Accord Orange-Free Mobile: L'Arcep va entendre les deux opérateurs
TELEPHONIE•Le gendarme des télécoms va procéder à une audition conjointe pour mettre fin aux rumeurs...Cl. P. avec agences
Free Mobile utilise-t-il trop le réseau Orange pour pallier les insuffisances de sa propre infrastructure? C’est ce que l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) espère tirer au clair «très prochainement» à travers cette audition conjointe des deux opérateurs partenaires.
Depuis le lancement des deux offres low-cost de Free, de nombreuses rumeurs circulent. La plus persistante insinue que Free abuserait du réseau d’Orange avec qui il a conclu un accord d’itinérance en 2011. Entraînant un surcoût important pour lui-même mais aussi des dysfonctionnements pour le réseau et les usagers d’Orange.
Rumeurs colportées par les opérateurs historiques
Au début du mois de février, SFR avait déjà fait part à l'Arcep de ses doutes: selon l’opérateur, le nouvel entrant ne disposait pas du taux de couverture minimum de 27% de la population qui lui a autorisé son lancement commercial. Un soupçon écarté par l'Arcep.
Le débat a toutefois été relancé par Orange lui-même. Dans une lettre adressée au directeur général d'Iliad, Brigitte Bourgoin, la responsable de l'activité de vente aux opérateurs, estimait que «97% des appels effectués par des clients mobile de Free passent par le réseau Orange, alors que l'accord d'itinérance prévoit que le réseau de Free Mobile couvre 27% de la population française». Elle menaçait même de renégocier l'accord, voire de couper l'Internet mobile dans certains cas lorsque le réseau est surchargé.
Un coup de pression que le PDG de France Télécom Stéphane Richard a tenté d’apaiser, tout en estimant que «la situation n'est pas totalement satisfaisante» entre Orange et Free Mobile.
Recherche d’impartialité
Orange est-il de bonne foi? Le courtier Oddo a semé le doute en début de semaine: il estime dans un rapport qu’Orange, qui gère 27 millions d'abonnés mobile, ne rencontrait sans doute pas de réelles difficultés techniques à absorber le trafic de Free Mobile, qui compterait quelque 2 millions d'abonnés.
Cette prochaine confrontation orchestrée par l’Arcep, devrait donc permettre de faire la part des choses, dans un climat de guerre commerciale peu propice à l’objectivité et à la mesure.