Harlem Désir, n°2 du PS, précise le projet de suppression du «quotient familial»

Harlem Désir, n°2 du PS, précise le projet de suppression du «quotient familial»

Reuters

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Le candidat socialiste François Hollande va proposer de supprimer un système fiscal censé encourager la natalité appelé "quotient familial" qui profite de facto aux hauts revenus, pour le remplacer par un autre système, a confirmé lundi Harlem Désir, n°2 du PS.

Le quotient familial remplacé par un crédit d’impôt

La divulgation de cette proposition dans le quotidien "Les Echos" intervient alors que le candidat PS est attaqué par la majorité sur sa supposée absence de propositions concrètes. Il explique vouloir attendre la fin janvier pour présenter officiellement son programme.

Le quotient familial, créé après la Seconde Guerre mondiale et qui consiste à diviser les revenus familiaux par des parts attribués par enfant, coûte dix milliards d'euros par an dont les plus riches captent le quart. En effet, la moitié des citoyens sont exonérés d'impôt sur le revenu et n'en bénéficient donc pas, selon les "Echos".

François Hollande proposera de le remplacer par un crédit d'impôt, c'est-à-dire un versement direct de l'Etat pour les enfants versés à tous, y compris aux non-imposables.

Davantage de « justice fiscale »

« Aujourd'hui, un enfant de riche apporte une baisse d'impôt beaucoup plus importante qu'un enfant de pauvre. Est-ce normal ? Non", dit dans les "Echos" Michel Sapin, responsable du programme de François Hollande.

Harlem Désir a précisé sur Europe 1 qu'il s'agissait de préserver l'aide par des fonds publics à l'éducation des enfants, mais en y remettant davantage de justice fiscale.

Il est pas normal aujourd'hui qu'un ménage qui paye beaucoup d'impôts, parce qu'il a beaucoup de revenus, bénéficie à travers les allégements, pour un deuxième ou troisième enfant, d'une aide plus importante qu'un ménage qui n'est pas assujetti à l'impôt sur le revenu", a-t-il dit.

Les aides seront maintenues pour les catégories moyennes et renforcées pour les catégories modestes, a-t-il précisé.

Révolution fiscale

L'idée d'une grande réforme fiscale supprimant certaines réformes de Nicolas Sarkozy, comme l'allégement de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ou le subventionnement des heures supplémentaires, et fusionnant Impôt sur le revenu et Cotisation sociale généralisée (CSG) pour rétablir une progressivité de l'impôt, est au coeur des propositions du candidat socialiste.

Il maintient pour l'instant son projet de présenter seulement fin janvier son programme complet, alors que le dernier sondage publié le situe toujours en tête de la course à l'Elysée mais montre une progression de Nicolas Sarkozy.

Les propositions les plus couramment exprimées sont jusqu'ici ces idées de réforme fiscale, le recrutement de 60.000 enseignants dans l'Education et diverses réformes institutionnelles comme le rétablissement d'une responsabilité pénale pour le chef de l'Etat et l'indépendance des procureurs par rapport au pouvoir exécutif.