Réveillon de Noël: 10 conseils pour ne pas se faire arnaquer
ECONOMIE•Foie gras, huitres, saumon fumé, champagne... Suivez le guide avant de passer à la caisse...M.B.
Pour les Français, le repas de Noël, c’est sacré. Malgré la crise, plus de la moitié d’entre eux prévoient de dépenser autant que l’an dernier, soit 227 euros en moyenne. Voici quelques conseils avisés de la Direction générale de la Consommation, de la Concurrence et de la Répression des fraudes (DGCCRF) pour faire le bon choix dans les rayons des magasins.
1-Bien choisir son foie gras
Un grand classique des fêtes commercialisé sous différentes formes. Le vrai «foie gras» est une préparation composée de morceaux de lobes de foie gras agglomérés et d'un assaisonnement. Le «Bloc de foie gras» est préparé avec du foie gras reconstitué et un assaisonnement. La quantité d’eau ajoutée et celle apportée par l’assaisonnement ne doivent pas, au total, dépasser 10% de la masse de la préparation. Pour le bloc dit «avec morceaux», ceux-ci doivent représenter au moins 30% de la masse du produit.
2-Gare à l’utilisation abusive de l’appellation «caviar»
Au sens propre, le terme «caviar», employé seul, est réservé aux œufs d’esturgeons salés. La dénomination «caviar de Polyodon» est toutefois autorisée pour la commercialisation des œufs de poissons de la famille des Polyodontidé. Ces dernières années, la DGCCRF a relevé des infractions dans la présentation de certains produits notamment dans les publicités sur Internet: caviar d’élevage présenté comme sauvage, caviar de polyodon présenté comme caviar, espèces hybrides mal ou pas indiquées, dénominations d’espèces fantaisistes.
L’appellation «caviar rouge» est employée abusivement pour désigner des œufs de saumon. De même, le terme «caviar d’escargot» est abusivement utilisé pour des œufs d’escargot.
Les préparations à base d’algues ou de chair de poisson, d’eau, de gélifiants, d’arômes et de colorants se développent. Elles imitent l’aspect du caviar, vendues parfois sous des appellations ou des marques rappelant le terme caviar. «Bien que le prix soit un bon indice de la nature du produit, il convient d’être vigilant et de bien lire les étiquettes», souligne la DGCCRF.
3- Evitez le saumon qui «sue»
Les Français sont de plus en plus friands de saumon fumé. La DGCCRF recommande d’éviter les produits où du sucre apparaît dans la liste des ingrédients.
Il faut se méfier aussi des emballages sous-vide qui ne sont pas conservés dans des enceintes réfrigérées. Le saumon fumé se conserve entre 0 et 4°. Rejetez les emballages mous où le poisson sue. Lorsque des gouttelettes apparaissent, cela signifie que le poisson est trop chaud et qu'il est conservé dans de mauvaises conditions.
4-Vérifier l’étiquette des huîtres
L’étiquette de salubrité doit comporter la date de conditionnement, le nom du producteur, la mention: «Ces coquillages doivent être vivants au moment de l'achat» ou une date limite de consommation. Elle doit également mentionner l'origine nationale de l'huître et son mode de production, par exemple: «Huîtres élevées en France».
5-Attention aux coquilles Saint-jacques gorgées d’eau
La dénomination, le nom scientifique (ou nom latin), le mode de production (capture ou élevage), la zone de capture ou le pays d’élevage et le nom du pays d’origine sont obligatoires.
Au cours de la cuisson, le coquillage peut perde jusqu’à la moitié de son poids. Dans ce cas, il s’agit d’un produit qui a été préalablement trempé. Or, la vente de ces noix de Saint-Jacques artificiellement gorgées d’eau est considérée comme une tromperie par les tribunaux si le consommateur n’est pas informé par voie d’étiquetage du traitement subi par la denrée.
Dans une enquête, la DGCCRF avait constaté que 35% des prélèvements analysés de Saint-Jacques, d’origine diverses (USA, Royaume-Uni, Vietnam, Pérou…), étaient non conformes.
6-Bien choisir sa bouteille de champagne
L’appellation «Champagne» doit figurer en caractères très apparents sur l’étiquette et être répétée sur la partie du bouchon de liège figurant dans le col de la bouteille, rappelle la Direction générale de la Consommation, de la Concurrence et de la Répression des fraudes. Le nom ou raison sociale de l’élaborateur est obligatoire ainsi que la commune du siège social de l’élaborateur. Ces informations doivent figurer en toutes lettres sur l’étiquette.
N’achetez jamais un vin mousseux sans étiquetage qu’on vous présenterait comme «Champagne déclassé», «hors-quantum», «jeunes vignes»… Ces propositions cachent des fraudes qu’il convient de signaler aux services de contrôle.
Vérifiez la présence de la mention «CHAMPAGNE» sur le bouchon après ouverture.
7-Dinde noire ou à pattes blanches
La plus fine est la dinde noire. Son poids varie de trois à cinq kilos. Plus charnue, la dinde à pattes blanches peut atteindre 15kg. Son rendement élevé en viande favorise son élevage intensif. Les mentions «fermier-élevé en plein air» ou «fermier-élevé en liberté» ne peuvent être utilisées que sur les volailles bénéficiant d'un label rouge, d'une appellation d'origine ou du signe «agriculture biologique».
La dinde sous appellation d'origine contrôlée est réservée à la dinde de Bresse: le grand cru de la volaille.
8-Poulets, poulardes, chapons: Quelles différences?
Le poulet est une volaille abattue entre 40 et 70 jours.
La poularde est une femelle n’ayant jamais pondu, d’un âge minimum de 120 jours et d’un poids compris entre 1,650kg et 1,950kg en effilé.
Le chapon est un poulet mâle castré. Il ne peut être abattu avant 140 jours et doit avoir eu une période d'engraissement de 77 jours.
9-Chocolat et matière grasse
Les Français en ont consommé 6,4 kilos l’an dernier. Le critère de référence est la teneur minimale en cacao. L’information doit figurer obligatoirement sur l’étiquetage de certains d’entre eux, mais pas sur les bonbons en chocolat.
L’addition de matières grasses végétales autres que le beurre de cacao est autorisée à hauteur de 5%. La réglementation exige l’inscription de la mention «contient des matières grasses végétales en plus du beurre de cacao» sur ces produits.
Quant aux truffes, l'appellation ne peut s'appliquer qu'à un produit de chocolat dans lequel les matières grasses proviennent exclusivement du cacao, du lait et du beurre. L'incorporation de matières grasses végétales entraîne l'appellation «truffes fantaisies».
10-Les truffes et les produits truffés
Parmi la soixantaine d’espèces de truffes, la truffe noire est de loin la plus célèbre. Elle s’achète fraîche ou en conserve. Pour cette dernière, il est important de bien lire l’étiquetage et de ne pas se limiter à la lecture de la dénomination de vente. La liste des ingrédients doit porter le nom en latin, par exemple Tuber melanosposrum pour la truffe noire.
Au moment des fêtes, les produits «truffés» font fureur. La loi exige pour tout produit portant la mention «truffé» la mise en oeuvre de 3% minimum de truffe et l’indication du nom de l’espèce de truffe. Idem pour les produits additionnés de jus de truffe. «Le consommateur doit être vigilant lors de l’achat de ces produits car les anomalies rencontrées sont fréquentes (pourcentage de truffe insuffisant, utilisation de truffes en mélange, huiles dites «à la truffe» alors que seulement des arômes sont ajoutés…)», avertit la DGCCRF.