En présentant sa deuxième cure d’austérité en moins de trois mois, François Fillon a voulu montrer lundi que l’exécutif était solidaire de l’effort collectif réclamé aux Français. Il a annoncé un gel du salaire des membres du gouvernement et du président de la République jusqu’au retour à l’équilibre des finances publiques soit en 2016. Un geste susceptible, en théorie, d’économiser 100.000 euros par an, selon les calculs d’Europe 1. Une goutte d’eau quand on sait que le plan de rigueur dévoilé hier porte sur 7 milliards d’euros d’économies.

On l’aura bien compris, la mesure est très symbolique. Mais dans les faits, elle est déjà entrée en vigueur il y a deux ans. En effet, les salaires des ministres et du Président sont liés à l’évolution du «point d’indice», censé reflété la hausse du coût de la vie, comme pour l’ensemble des les 5,2 millions de fonctionnaires. Or, ce dernier est gelé depuis 2009 en raison de la crise, explique lemonde.fr.

A l’instar de l’Italie, du Portugal ou de l’Espagne, le gouvernement français aurait pu donc aller plus loin en diminuant le traitement des ministres. Il n’en sera rien. Idem pour le locataire de l’Elysée qui avait bénéficié d’une augmentation de 172% en 2007 pour porter son salaire mensuel net à un peu plus de 19.000 euros. Sur France 2, lundi soir, François Hollande a indiqué qu’il baisserait, s’il était élu, de 30% le salaire du Président et des ministres.

Toujours à titre d’exemplarité, François Fillon a aussi invité les dirigeants des grandes entreprises, en particulier celles cotées au CAC 40, de geler leur salaire. Une demande qui risque là encore de faire «pschitt». Aucun n’a voulu indiquer s’il se plierait à l’appel du gouvernement.