Sept milliards d'euros d'économies, et beaucoup d'efforts pour les classes populaires et moyennes. Le vaste plan de rigueur pour le budget 2012 dévoilé lundi par François Fillon va avoir de vraies conséquences sur les revenus des ménages et accélérer au passage la réforme des retraites (l'âge légal de départ passera à 62 ans en 2017 et non en 2018).

«Injuste»
Premier exemple: le gel du barème de l'impôt sur le revenu. «Il y a en France cinq seuils d'imposition, qui vont de 0 à 41%, et relevés chaque année pour suivre l'inflation, éclaire Vincent Drezet, secrétaire national du Syndicat unifié des impôts. L'année prochaine, ces seuils ne bougeront pas, tandis que les salaires évolueront un peu.»

Par le simple jeu de l'inflation, des milliers de contribuables passeront donc d'une tranche à l'autre et paieront un peu plus d'impôts. Plus grave: des dizaines de milliers de foyers, jugés jusque-là trop précaires, basculeront dans la première tranche d'imposition et perdront au passage «le bénéfice de certaines aides sociales», poursuit Vincent Drezet, pour qui «l'impôt sur le revenu augmente par le bas alors que des niches fiscales injustes sont maintenues».

Autre conséquence pour le porte-monnaie: la hausse de la TVA réduite, de 5,5 à 7%. Livres, restauration, transports: les prix vont augmenter partout. Un pass mensuel de transport à 62 euros passera ainsi à 62,70 euros, auquel il faudra ajouter les hausses annuelles de 2 à 3%. L'accès au prêt à taux zéro pour l'achat d'un premier logement sera quant à lui très réduit. Pour un couple avec un enfant achetant un bien à 200.000 euros en Ile-de-France, son absence «entraînera un surcoût de 10.000 euros», calcule une responsable du site meilleurtaux.com.