Les femmes sont spécialisées... dans le travail mal payé. Si elles travaillent autant que les hommes, elles n'occupent ni les mêmes postes ni les mêmes secteurs d'activité. Et cela se ressent sur leurs fiches de paie. « Environ 60 % d'entre elles sont concentrées dans six catégories : les employés du commerce, des entreprises et de la fonction publique, les services aux particuliers, les instituteurs et les professions intermédiaires de la santé (infirmières, aides-soignantes, etc.) », explique Margaret Maruani, directrice de recherche au CNRS. « Vendeuses, caissières, professionnelles du nettoyage, serveuses... Ces métiers se caractérisent surtout par des horaires éclatés, des temps partiels et des bas salaires. »

En haut de l'échelle des revenus, en revanche, les femmes représentent 25 % des cadres et 20 % des dirigeants du privé. Dans la fonction publique d'Etat, elles occupent 12 % des postes à haute responsabilité. Certes, il y a de plus en plus de femmes ingénieurs, d'informaticiennes, de dirigeantes de société... Et petit à petit, les écarts de salaire se réduisent. Mais d'un autre côté, souligne Margaret Maruani, les femmes forment le gros des bataillons de travailleurs pauvres, qui explosent avec l'essor du temps partiel : elles représentent 80 % des salariés qui gagnent moins du smic mensuel.

Angeline Benoit