IMPOTSL'ISF allégé, le bouclier fiscal enterré

L'ISF allégé, le bouclier fiscal enterré

IMPOTSPrésentée mardi en Conseil des ministres, la réforme de la fiscalité est déjà très critiquée...
François Baroin (à g.) ,ministre du Budget, hier à l'Assemblée nationale.
François Baroin (à g.) ,ministre du Budget, hier à l'Assemblée nationale. -  CHESNOT / SIPA
Vincent Vantighem

Vincent Vantighem

«Il n'y a de cadeau à personne. La réforme est simple, juste et efficace.» Ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, François Baroin a défendu la réforme de la fiscalité du patrimoine présentée, mardi matin, en Conseil des ministres. Attendue depuis des mois, la réforme n'a pas manqué de susciter des critiques à gauche, qui estime que les plus riches seront encore avantagés.

Cadeaux aux plus riches?

De fait, la réforme enterre comme prévu le bouclier fiscal mais pas avant l'élection présidentielle de 2012. Quant à l'impôt sur la fortune (ISF) que Nicolas Sarkozy voulait supprimer, il sera simplement allégé dès cette année. «Je ne crois pas que cela soit un cadeau pour les plus riches», a défendu François Baroin.

Bataille de chiffres évidente, le président socialiste de la commission des Finances de l'Assemblée nationale a sorti sa calculette pour assurer le contraire. Il estime que les personnes possédant plus de 17 millions d'euros de patrimoine auront ainsi une meilleure situation fiscale grâce à cette réforme. Pour le Parti communiste, les 1.700 plus gros contribuables français vont même voir leur impôt diminuer en moyenne de 30.000 €.

Les bonus bancaires taxés

Reste l'épineuse question du financement. Estimée à un milliard d'euros –après la suppression du bouclier fiscal en 2012–, la réforme sera supportée par les hauts patrimoines, d'après le gouvernement. Le texte prévoit en effet une hausse des droits de succession, ainsi que la création d'une «exit tax» pour les expatriés fiscaux.

Mais surtout, le porte-parole a déclaré qu'il envisageait de taxer dès cette année les hauts salaires et les bonus dans les banques. Et il pourrait le faire plus vite qu'on ne le croit. «Nous pourrons éventuellement voir si le mois de juin est la fenêtre de tir pertinente, a-t-il assuré. Mais le principe est acquis.»