TRANSPORTSUn an après Eyjafjöll, quelles leçons tirer?

Un an après Eyjafjöll, quelles leçons tirer?

TRANSPORTSDes seuils de dangerosité de cendres dans l'air devraient bientôt s'imposer...
Il y a un an, l'éruption de l'EyjafJöll, en Islande, avait paralysé le trafic aérien.
Il y a un an, l'éruption de l'EyjafJöll, en Islande, avait paralysé le trafic aérien. -  B. GAUTI / AP / SIPA
Alexandre Sulzer

Alexandre Sulzer

La fermeture de l'espace aérien européen en raison du réveil du volcan islandais EyjafJöll, il y a un an tout juste, n'a pas provoqué une éruption de réglementations. Mais plutôt un magma d'expérimentations duquel devraient fleurir prochainement de bonnes pratiques.

«Des laboratoires ont fait des recherches pour voir comment réagissent les cendres en contact avec des métaux, comme dans un réacteur, explique Patrick Allard, vulcanologue à l'Institut de physique du globe. Les modèles météorologiques ont été affinés.» Résultat: au-delà d'environ 2 mg de cendres par m3 d'air, des risques de blocage et de corrosion des avions existeraient. Des déroutages de vol et des précautions particulières devraient être envisagés.

Nouvelles procédures en juin

Au-delà de 4 mg/m3, le seuil de danger serait atteint. Mais ces valeurs restent «en cours de définition». «On se rend compte aujourd'hui que le principe de précaution a bien fait d'être appliqué certains jours de la crise dans la moitié nord de la France, en Allemagne, au Royaume-Uni, poursuit Patrick Allard. En Espagne, en Italie, ce principe s'avère a posteriori excessif.»

«Le risque zéro n'existe pas, mais nous faisons des efforts maximums pour préparer des systèmes assez forts pour éviter un désastre», confirme prudemment Sim Kallas, vice-président de la Commission européenne en charge des Transports. L'organisation de l'aviation civile internationale devrait présenter en juin de nouvelles procédures aux autorités aériennes civiles de chaque pays.

Droits des passagers

La réglementation européenne n'a pas évolué depuis l'éruption. «Leur prise en charge par les compagnies aériennes s'est globalement améliorée lors de l'épisode neigeux de l'hiver dernier, se félicite Nicolas Godfroy, responsable juridique de l'UFC-Que choisir. L'éruption a permis aux passagers de connaître leurs droits.»