Affaire Renault: Des têtes sont tombées
ESPIONNAGE•Un conseil d'administration extraordinaire s'est réuni lundi au siège du groupe...Delphine Bancaud
L'heure des comptes a sonné chez Renault. Lundi, un conseil d'administration extraordinaire s'est réuni au siège de l'entreprise pour tirer au clair les responsabilités dans la fausse affaire d'espionnage industriel. Prenant connaissance de deux audits demandés par le PDG du groupe, Carlos Ghosn, les membres du conseil d'administration ont ainsi pu comprendre l'enchaînement des faits ayant abouti à la mise en cause injustifiée de trois cadres de Renault.
Les conséquences ne se sont pas fait attendre puisqu'en fin de journée, la direction du groupe a annoncé dans un communiqué qu'elle allait procéder à «de profonds changements», avant de dévoiler les sanctions qu'elle comptait mettre en œuvre.
Protagonistes de l'affaire, Rémy Pagnie, directeur de la protection et sécurité du groupe, ainsi que deux de ses collaborateurs, Dominique Gevrey et Marc Tixador, vont faire l'objet de procédures «en vue de leur départ de l'entreprise». La sanction diffère pour le directeur des cadres dirigeants, le directeur juridique et la secrétaire générale du groupe, qui sont, pour l'heure, «relevés de leurs fonctions dans l'attente de discussions quant à leur avenir», précise Renault.
Quant au directeur général du groupe, Patrick Pélata, sa démission a été acceptée, même si le groupe compte lui «proposer d'autres fonctions» au sein de l'alliance Renault-Nissan.
Des négociations près d'aboutir
Soucieux de restaurer son image, le groupe a également annoncé lundi avoir trouvé un accord de principe pour indemniser les trois cadres licenciés à tort dans le cadre de la fausse affaire d'espionnage.
Dans la soirée, une source proche du constructeur a aussi précisé que les concessions salariales annoncées le 14 mars par Carlos Ghosn et Patrick Pélata devraient suffire à financer l'indemnisation des ces cadres injustement accusés.