ECONOMIERenault: Carlos Ghosn a-t-il caché des informations dans l'affaire d'espionnage industriel?

Renault: Carlos Ghosn a-t-il caché des informations dans l'affaire d'espionnage industriel?

ECONOMIEIl n'aurait pas tout dit aux enquêteurs de la DCRI...
Elsa Meyer

Elsa Meyer

Les révélations n’en finissent plus dans la fausse affaire d’espionnage industriel devenue escroquerie chez Renault.

>> De l’affaire d’espionnage industriel à l’escroquerie, lire le décryptage de 20minutes.fr

Selon Le Parisien de vendredi, le PDG du groupe, Carlos Ghosn, aurait dissimulé certaines informations à la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

Directeur de Nissan

L’enquête interne menée par le comité de sécurité de Renault aurait ainsi conclu que le directeur général de Nissan, détenu à 44% par le constructeur français, serait impliqué dans une affaire de corruption.

Toshiyuki Shiga était ainsi soupçonné d’avoir touché jusqu’à 8,4 millions d’euros de pot-de-vin dans le cadre d’un complexe montage financier.

Comme pour les trois cadres licenciés chez Renault, ces informations sur le dirigeant japonais émanaient d’une seule «source» dont l’identité était tenue secrète par Dominique Gevrey. Chargé de la sécurité de Renault, il a depuis été mis en examen pour escroquerie et incarcéré à la prison de la Santé.

Discrétion totale

Son supérieur hiérarchique, Rémi Pagnie, aurait révélé à Carlos Ghosn les soupçons autour de Toshiyuki Shiga. Le PDG de Renault lui aurait alors demandé une totale discrétion. «Cela reste entre vous et moi», lui aurait-il dit, explique Le Parisien. Et aucun membre du comité de sécurité n’a donc révélé l’affaire aux enquêteurs de la DCRI.

«Il faudra attendre début mars pour qu’un membre du service de sécurité, dans le cadre d’un interrogatoire, finisse par lâcher le morceau. Sur procès-verbal, il indique avoir attendu l’autorisation de ses supérieurs pour s’y résoudre», précise l’article.

Renault a indiqué au Parisien qu’il ne souhaitait pas «commenter ce volet de l’affaire». Mais ces révélations risquent de fragiliser un peu plus Carlos Ghosn, poussé vers la sortie par les syndicats.

Le gouvernement, actionnaire majoritaire de Renault, a pour l’instant exclu cette hypothèse. Mais il estime que les excuses publiques du PDG ne marquent pas la fin de l’histoire.