Les réunions de la famille De Wendel, ces cousinades qui virent au pugilat
SAGA•Depuis quelques années, les réunions de la famille racontent à elles seules les déboires d’une dynastie en perte de vitesse...Thibaut Schepman
Lors de la publication de leurs résultats financiers en mars, ou lors de leur réunion annuelle, en juin, les Wendel se déchirent depuis plusieurs années. Retour sur les événements marquants des dernières cousinades.
Heureux tricentenaire, le 9 juin, 2004, dans les très chics jardins du pavillon Dauphine à Paris (16ème) . La famille De Wendel, l’une des plus vieilles de France, fête son tricentenaire. Jamais autant de descendants –plus de 1600 en tout- n’ont été présents. Le baron Ernest-Antoine Seillière, l’homme qui a reconverti l’entreprise familiale après le sauvetage par l’Etat en 1978 (voir encadré), et Jean-Bernard Lafonta, le président du directoire, seul dirigeant de l’histoire de la société à ne pas appartenir à la famille, annoncent des résultats très positifs. Tous deux ont réussi à presque quadrupler la valeur des actifs de la famille, passant de 400 millions d'euros à 1,5 milliard.
Houleuse réunion, le 11 juin 2008, toujours au pavillon Dauphine. Cette année, 950 descendants sont présents, un record d’affluence depuis la réunion de 2004. Mais l’ambiance est houleuse. Quelques jours plus tôt, l’une des administratrices de la holding, Sophie Boegner, a porté plainte contre X pour «abus de biens sociaux et recel». Grâce à un montage financier complexe, 4,5% du capital de Wendel a été réparti en 2004 entre les mains d’Ernest-Antoine Seillière, Jean-Bernard Lafonta et douze autres managers du groupe. La prime avoisinne les 324 millions d'euros. L’affaire est révélée alors qu’au même moment un scandale éclate sur les méthodes des dirigeants. Ils ont acquis une partie de l'entreprise de construction Saint-Gobain par l’endettement, et non sur fonds propres comme le veut la tradition de la maison. Or, crise financière oblige, le groupe peine à financer cette prise de risque, Saint-Gobain a des résultats médiocres et le cours de bourse de Wendel s’écroule de près de 50% en un an.
Démission, le 27 mars 2009, Le groupe se réunit à l’occasion de la publication de ses résultats, qui sont calamiteux, toujours à cause de la prise de risque dans Saint-Gobain. Le président du directoire, Jean-Bernard Lafonta, est le premier fusible à sauter. Il annonce sa démission et est remplacé par Frédéric Lemoine. Ernest-Antoine Seillière a lui quitté son poste à la tête de la holding en novembre 2008, et n’en est plus que le président d’honneur. Il reste toutefois président du conseil de surveillance de la société d’investissement Wendel. Poste que conteste Sophie Boegner, lors de la réunion annuelle de juin 2009, plus que jamais marquée par la crise familliale.
Mercredi 23 mars 2011, Les Wendel rattrapés par leurs affaires ? A lire sur 20minutes.fr..