BILANPlan Espoir Banlieue, ce n'est pas rose

Plan Espoir Banlieue, ce n'est pas rose

BILANLancé en 2008 par Fadela Amara, alors secrétaire d’Etat à la ville, le volet emploi du plan Espoir Banlieue devait permettre à plus de 100.000 jeunes issus des quartiers difficiles de trouver un job. Les promesses ont-elles été tenues? Décompte...
Sylvie Laidet

Sylvie Laidet

Mesure phare du plan Espoir Banlieue, le contrat d’autonomie mise sur l’accompagnement individuel des jeunes des quartiers de 18 à 30 ans en recherche d’emploi. Objectif: permettre à 45.000 jeunes (d’ici 2011), très éloignés du marché du travail, de trouver un job ou une formation qualifiante ou de créer leur petite entreprise. Pour cela, ils sont coachés et formés à la recherche d’emploi durant six mois par des consultants spécialisés payés au résultat.

Pas sûr, qu’ils soient devenus millionnaires. Selon le dernier bilan réalisé par le ministère de la ville en avril 2010, seuls 26.500 contrats d’autonomie ont été signés. Un sur trois a décroché un emploi ou une formation qualifiante. Le comité interministériel des villes vient de décider de financer 15.000 contrats d’autonomie supplémentaires en 2011.

Bilan mitigé pour l'emploi

L’autre volet emploi du plan portait sur l’engagement national pour l’emploi des jeunes des quartiers. Cette fois, l’Etat a demandé aux entreprises de se mobiliser et de s’engager sur des volumes de recrutement sur ce public particulier.

Objectif: 40.000 recrutements de jeunes des quartiers, près de 10.000 embauches en contrat d’alternance et 13.000 stages proposés par les entreprises signataires. Là encore, on est loin du compte, selon le dernier bilan effectué par la gouvernement: près de 16.000 embauches, à peine 2.800 contrats d’alternance et 3.500 stages.

L'exemple de certaines entreprises

Parmi les 102 grandes entreprises et groupements d’entreprises signataires, certains ont largement dépassé leur objectif. Coca-Cola Entreprise a ainsi recruté 65 jeunes issus des quartiers dans ses quinze sites industriels et commerciaux en France, soit plus du double de son engagement.

Chez BNP Paribas, en 2010, les candidats issus des quartiers ont représenté près de 12% des embauches de jeunes de moins de 26 ans. Soit près de 3% de plus que l’engagement initial. Pour les stagiaires et autres candidats à l’alternance, la part de ces jeunes recrues s’élève respectivement à 11% et 13,5%. Cette année, le groupe bancaire s’engage à embaucher 10% de jeunes de moins de 26 ans venant des quartiers défavorisés.