France Télécom : Polémique autour du poste de «conseiller spécial» de Didier Lombard
SOCIAL•Les syndicats estiment qu'il s'agit d'un placard doré pour pouvoir toucher ses stock-options...E.M.
Didier Lombard lui avait cédé les rênes opérationnelles du groupe il y a un an, après la vague de suicides à France Télécom. Mais c’est officiel: Stéphane Richard prend sa place de PDG dès le 1er mars prochain, a annoncé mercredi soir le conseil d‘administration.
Didier Lombard ne part pas pour autant à la retraite. Il devient conseiller spécial de «Stéphane Richard sur les orientations stratégiques et la vision technologique», selon le communiqué de presse.
Tour de passe-passe financier
La CFE-CGC/UNSA et l’ADEAS (association pour la défense de l’épargne et de l’actionnariat des salariés de France Télécom-Orange) se sont dit choqués par cette décision. Ce poste de conseiller spécial n’est pour eux qu’un tour de passe-passe financier.
Il doit permettre à l’ancien PDG «d’exercer les 700 000 stocks options que le conseil d’administration lui a accordées à plusieurs reprises», précise le communiqué.
Car s’il quittait le groupe aujourd’hui «il perdait la possibilité de les faire valoir. Or le cours est actuellement trop faible pour les exercer (moins de 17 euros)», poursuit-il.
«Difficile à comprendre»
Didier Lombard s’est aussi vu accorder une retraite chapeau égale «à 20,8% de la moyenne des trois meilleures années de sa rémunération (la meilleure étant de 1 655 000 euros en 2008) soit plus de 325 000 euros annuels dont il bénéficiera lorsqu’il quittera son poste de conseiller spécial», affirment les syndicats. Et pour eux, ce nouveau poste sera sans aucun doute «mieux rémunéré».
La CFE-CGC/UNSA et l’ADEAS exigent donc le départ de Didier Lombard et demandent au gouvernement de mettre fin «à cette pantalonnade».
Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a reconnu qu’il était compliqué pour beaucoup de personnes de comprendre que l’ancien patron du groupe reste à France Télécom.
«C'est difficile pour de nombreux de nos concitoyens. Il y a la question des salaires, parce que les salariés ont été en première ligne face à la crise. Quand il y a des disparités aussi importantes, c'est difficile à comprendre», a-t-il expliqué vendredi sur RTL.