Les troubles dans le monde arabe font flamber le prix de l'essence
ENERGIE•Les cours du pétrole ne cessent de grimper...Elsa Meyer
Les manifestants continuent de descendre dans les rues du Bahreïn et de Libye. Et pendant ce temps là, les cours du pétrole s’envolent.
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Le baril de brut a dépassé lundi les 105 dollars, son plus haut niveau depuis deux ans et demi. Une situation qui pèse directement sur le prix de l’essence des Français.
Au risque de rupture de stocks
Il n’y a cependant aucun risque de rupture de stocks, a assuré mardi le ministre de l’Industrie, Eric Besson, sur RTL.
La France importe pourtant près de 6,5% de sa consommation journalière à la Libye, le troisième producteur africain. Mais «le marché du pétrole est un marché mondial: nous pouvons compenser des baisses de production dans un pays en nous approvisionnant dans un autre», explique à 20minutes.fr Guy Maisonnier, économiste à l'Institut français du pétrole.
«Il a y aujourd’hui un excédent de 5 millions de barils par jour. Cette marge de manœuvre n’a toujours pas été utilisée et il n’y a donc pas aucune danger sur les approvisionnements, en France ou ailleurs. La hausse des prix n’est d’ailleurs pas liée à un risque sur les approvisionnements, en France ou ailleurs, mais à un facteur psychologique. Les investisseurs craignent une contagion de la crise à l’ensemble des pays producteurs de pétrole», précise-t-il.
Hausse des prix de l’essence
Si les stations service ne vont pas se retrouver à sec, les prix vont cependant continuer à augmenter. Car sur un litre d’essence, la matière première représente actuellement près de 50 centimes d’euro, soit un tiers du total. Dès que les cours s’envolent, les prix grimpent mécaniquement.
La hausse n’est cependant pas proportionnelle. Et une fois n’est pas coutume, les consommateurs peuvent remercier la TVA et TIPP qui représentent plus de la moitié du prix final de l’essence.
«Les cours sont passés de 90 dollars à environ 105 dollars depuis mi-décembre, soit une hausse de 17%. Le prix de l’essence, qui a déjà répercuté une partie de ces hausses, devrait être impacté au final à hauteur de 7%. Comme les taxes sont fixes, elles jouent un rôle d’amortisseur, à la hausse comme à la baisse».
Pour freiner cette hausse, le gouvernement pourrait décider de recourir à une TIPP flottante pour augmenter son poids dans le prix final. Mais sauf décision politique, la facture en carburant des ménages va continuer à flamber.