SALONL'agriculture française, un modèle qui part en fumier

L'agriculture française, un modèle qui part en fumier

SALONLa mondialisation a durement touché le monde paysan...
Gilles Wallon

Gilles Wallon

L'agriculture française a du mal à se transformer. Autrefois deuxième puissance mondiale derrière les Etats-Unis, elle s'est vu dépasser par les Pays-Bas en 2000, puis par l'Allemagne en 2005. Dans les allées du Salon de l'agriculture, qui se tient jusqu'à dimanche à Paris, les producteurs de viande, de vins ou de produits laitiers ne cachent pas leur inquiétude : leurs produits se vendent mal, même en France, malgré leur qualité. Ces difficultés montrent que les règles ont changé.

«Beaucoup moins protégés»

Le modèle paysan français, c'est la diversité.  Beaucoup de petites exploi­tations partout sur le territoire, une activité qui n'est pas concentrée», explique l'économiste Jacques Le Cacheux. Ce choix de «tradition» a ses avantages : il maintient l'agriculture partout en France, favorise une production de qualité et contribue à la beauté des paysages, importants pour le tourisme et la qualité de vie. «C'était un vrai atout avant la mondialisation», résume Thierry Pouch, de l'Assemblée des chambres d'agriculture.

Aujourd'hui, le marché français a dû s'ouvrir à des produits standardisés et moins chers, fabriqués dans des sites gigantesques en Allemagne ou au Brésil. Les barrières européennes sont tombées. «L'agriculture française est beaucoup moins protégée qu'avant», poursuit Thierry Pouch. La viande argentine est par exemple très utilisée dans la restauration collective. La France commence à évoluer, mais les sacrifices sont lourds. «La concentration des sites se fait peu à peu. Des régions se vident de leurs paysans», note Jacques Le Cacheux. Et certaines filières semblent condamnées. «On voit mal les producteurs bovins s'en sortir», craint Thierry Pouch.