Mis à la diète, les établissements publics sont inquiets
RIGUEUR•Ils vont devoir réduire leur budget et leurs effectifs...T.S avec Reuters
«Ils doivent participer à l'effort public. Sans dire que c'était laxiste précédemment, il a fallu beaucoup de temps pour que tout le monde, désormais, se sente concerné». Voilà comment le ministre du Budget François Baroin a annoncé lundi que les opérateurs publics seraient également soumis à la rigueur budgétaire. Ces organismes, indépendants de l'Etat mais financés très majoritairement par celui-ci pour mettre en œuvre des missions de service public, devront s'adapter à partir de 2011 aux règles définies par la révision générale des politiques publiques (RGPP), a annoncé lundi François Baroin.
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«C'est toujours plus compliqué quand on a eu une forme de drogue, de dépendance à la dépense publique», a-t-il poursuivi. «La question est de savoir comment on va faire des économies pour que ça impacte le moins possible les missions de service public.» Une préoccupation qui rejoint manifestement celles d'un bon nombre des centaines de dirigeants d'opérateurs publics réunis lundi à Bercy.
Plus de souplesse
Jean Godfroid, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), s’interroge ainsi sur le caractère «frustrant» de la définition de moyens «au mètre carré près, à l'euro près, à l'ETP près» en demandant plus de souplesse et de responsabilité. Ce que dénoncent également les syndicats de Pôle emploi, déjà mobilisés contre les suppressions de postes en cours dans l'établissement public. Contactée par 20minutes.fr, la direction de Pôle emploi <http://www.20minutes.fr/dossier/emploi> n'avait pas réagi à ces mesures au moment où nous publions cet article.
Il s'est attiré une réponse sèche de son ministre de tutelle, qui a fait le rapprochement avec les secousses de la crise de la dette dans la zone euro. «Ce que l'on vous propose, c'est pour éviter d'avoir ces secousses-là», lui a rétorqué François Baroin. «Le choix de la rationalisation de ces économies est un choix qui est désormais une figure imposée, ce n'est plus une figure libre».
Autre point d'achoppement pour certains établissements: la mise en place d'une rémunération à la performance pour les dirigeants de ces établissements. Dans certains établissements, cette mesure ne dépasse pas quelques centaines d'euros par an, a souligné Emmanuelle Prada-Bordenave, la directrice générale de l'Agence de la biomédecine. «Ça n'a pas de sens pour nous, l'outil financier. Nous essayons de les motiver par autre chose», a-t-elle expliqué en se demandant si la rémunération variable n'équivalait pas, dans certains organismes, à «se payer de mots». «En tout cas, se payer de mots, ça ne vous coûtera pas plus cher qu'aujourd'hui», lui a répondu François Baroin.