SeLoger: l'OPA de Springer s'ouvre jeudi sur fond de menace d'action judiciaire

SeLoger: l'OPA de Springer s'ouvre jeudi sur fond de menace d'action judiciaire

L'offre d'achat hostile (OPA) du groupe de médias allemand Axel Springer sur SeLoger.com s'ouvrira jeudi, alors que le leader français des annonces immobilières organise sa défense en annonçant un recours judiciaire pour obtenir un prix plus élevé.
© 2010 AFP

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L'offre d'achat hostile (OPA) du groupe de médias allemand Axel Springer sur SeLoger.com s'ouvrira jeudi, alors que le leader français des annonces immobilières organise sa défense en annonçant un recours judiciaire pour obtenir un prix plus élevé.

"L'offre publique d'achat sera ouverte le 2 décembre 2010 (jeudi). La date de clôture est fixée au 5 janvier 2011 à titre provisoire compte tenu de l'annonce d'un recours par la société SeLoger.com", a indiqué l'Autorité des marchés financiers (AMF) mercredi, au lendemain de son feu vert à l'opération.

SeLoger.com a décidé de contre-attaquer en déposant "dans les plus brefs délais", un recours contre le visa de l'AMF auprès de la cour d’Appel de Paris.

"L'heure de se défendre a sonné", a résumé pour l'AFP une porte-parole de SeLoger.com, en estimant que, si Springer souhaitait s'emparer du groupe d'annonces immobilières en ligne, il se devait de "faire les choses proprement". Autrement dit: en réévaluant son offre initiale.

La société répète depuis l'annonce de l'offre en septembre que le prix proposé par Axel Springer, 34 euros par action, soit 556 millions d'euros, sous-estime sa valeur réelle.

L'action judiciaire devrait être engagée au plus tard vendredi, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

"Axel Springer pense que les actionnaires (de SeLoger) n'ont rien à gagner d'une action en justice", a rétorqué le groupe allemand, éditeur du quotidien le plus lu d'Allemagne, Bild.

Une telle action retarderait de plusieurs mois l'opération, confie Springer, déjà actionnaire majoritaire en France du site aufeminin.com.

Pour faire barrage à l'éditeur allemand, SeLoger.com pourrait également mettre en place des "pilules empoisonnées", une panoplie d'actions légales que peuvent mener des sociétés cibles d'OPA hostiles. Généralement, les sociétés visées prennent des décisions qui conduisent à un renchérissement du coup de l'opération pour le prédateur, qui peut ainsi renoncer.

SeLoger.com va réunir dans "les prochains jours" son conseil de surveillance pour examiner les "diverses mesures, qui pourraient notamment nécessiter la convocation d’une assemblée générale des actionnaires afin d’en approuver les termes et les modalités", a expliqué la société.

Si officiellement SeLoger.com se refuse à dévoiler ses options, il pourrait par exemple émettre des bons d'offre, attribués gratuitement à tous les actionnaires et dont la souscription se ferait à des conditions préférentielles.

Le prix d’exercice de ces bons est normalement fixé par l’assemblée générale.

Cette mesure a un effet de dilution pour l’initiateur de l’offre et permet de renchérir le coût de l’opération pour Axel Springer, qui a déjà acquis 12,4% du capital auprès des fondateurs du groupe d'immobilier sur internet.

"Il faut être réactif", indique-t-on chez SeLoger.com.

Ses actionnaires, dont le Groupe Arnault, la holding de l'homme d'affaires Bernard Arnault, qui détient 9% du capital, et plusieurs fonds comme FIL Limited (8,9%) ou Caledonia (10,8%), réclament un prix compris entre 37,1 et 40 euros, soit un montant total pouvant aller jusqu'à 666 millions d'euros, arrêté sur la base d'un rapport indépendant.

Les investisseurs réagissaient peu à la contre-offensive du groupe français. Le titre SeLoger était quasiment aligné sur le prix de l'offre à la Bourse de Paris, où il a stagné à 34,40 euros dans un marché ayant clôturé en nette hausse de 1,63%.

Il faut dire qu'aucune contre-offre n'a été lancée et Axel Springer n'a pas non plus relevé son prix contrairement aux spéculations des marchés, qui pariaient en septembre sur une bataille autour de SeLoger. L'action avait alors dépassé 37 euros.

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