Emploi: Quels secteurs vont embaucher d'ici à 2015?
EMPLOI•650.000 nouveaux emplois sont espérés, principalement dans la construction et les services...Thibaut Schepman
Plus de 650.000 nouveaux emplois d’ici à 2015. C’est la prévision du Centre d’analyse stratégique (CAS), anciennement appelé Commissariat général au plan, qui publie son étude mardi. Ces embauches devraient rattraper les «450 à 550.000 emplois marchands qui ont été détruits depuis le début de la crise». Où se feront les nouveaux recrutements?
Les tops
Comme avant la crise, le secteur des services reste le plus créateur d’emplois. Mais de nouveaux métiers sont en vue. Ainsi, les services à la personne sont toujours en bonne position (+91.000 emplois), mais c’est désormais le secteur des «services opérationnels» (intérim et services aux entreprises: nettoyage, gardiennage, ndlr) qui croît le plus (+218.000).
Le centre d’analyse explique notamment le phénomène par le développement de «l’économie de l’usage». Quésako? C’est une nouvelle stratégie commerciale: vendre l’usage d’un bien plutôt que le bien lui-même (des photocopies plutôt que des photocopieuses, des kilomètres plutôt que des pneus…). Et ça embauche.
Les inattendus
Petite surprise, la construction (+149.000) se classe en deuxième position des secteurs créateurs d’emplois. Ce secteur résiste mieux aux variations économiques et devrait profiter des mesures du Grenelle de l’environnement.
De même, les «emplois cognitifs», comme les conseils et l’assistance aux entreprises (+106.000) et, dans une moindre mesure la recherche et développement (+11.000), «demeureront à l'avenir des tendances structurantes de notre économie», selon le CAS. Surprenant, alors que la recherche se fait de plus en plus dans les pays émergents. A l’inverse, mais tout aussi étonnant, le secteur des activités financières devrait lui perdre 5000 emplois.
Les flops
L’hémorragie continue dans l’industrie, avec 78.000 emplois perdus dans l’industrie des biens d'équipements mécaniques, 40.000 dans la métallurgie ou encore 15.000 dans l’industrie électronique et à peine moins dans l’automobile (-11.000).
Ces domaines cumulent les handicaps, comme l’explique le CAS: forte pression sur les prix, une concurrence sur la qualité ou la technologie, et sont vulnérables à la concurrence internationale des pays à bas coûts. Ouch.