IRLANDEGoogle, Microsoft et Intel font pression pour que l'Irlande n'augmente pas sa fiscalité

Google, Microsoft et Intel font pression pour que l'Irlande n'augmente pas sa fiscalité

IRLANDELe gouvernement refuse pour l'instant de toucher à son impôt sur les sociétés...
Elsa Meyer

Elsa Meyer

L’Irlande s’apprête à demander une aide financière à l’Union européenne et au FMI en échange d’un plan d’austérité drastique. Mais plusieurs groupes américains, attirés par un impôt sur les sociétés très bas, s’activent en coulisse pour faire pression sur le gouvernement.

Menace de départ

Dans une lettre adressée aux autorités irlandaises que s'est procuré le Daily Telegraph, Microsoft, Hewlett-Packard, Intel, Bank of America et Merrill Lynch , ont été clairs: ils évoquent l’impact négatif qu’aurait une hausse de la fiscalité et sous-entendent la possibilité de faire leurs valises.

Google, qui compte près de 2.000 employés dans le pays, a également annoncé au Belfast Telegraph que «tout ce qui remettrait en cause la compétitivité de l’Irlande serait un événement important pour» le géant du Web.

Négociations du plan d’aide

Dans le cadre de sa demande d’aide financière, l’Irlande doit présenter mercredi un plan d’économies de 15 milliards d’euros d’ici à 2014. Plusieurs de ses partenaires européens lui demandent notamment d’augmenter sa fiscalité sur les entreprises.
«Je ne peux pas imaginer que nos amis irlandais, en toute souveraineté, n'utiliseront pas celui-ci (les recettes) parce qu'ils ont plus de marges de manœuvre que d'autres, leurs impôts étant plus bas que les autres», a ainsi estimé Nicolas Sarkozy ce week-end.

Fiscalité avantageuse

Mais l’Irlande refuse la moindre hausse de son taux d’imposition. Le Premier ministre, Brian Cowen, a déclaré dimanche que la question ne «s’était pas posée».

Car le départ des sociétés étrangères serait une catastrophe économique pour le pays. La croissance de ces dernières années est ainsi basée sur une fiscalité avantageuse pour attirer les entreprises. L’Irlande a l’un des taux d’impôt sur les sociétés les plus bas d’Europe, à 12,5 %, contre 34% en France. Le pays a aussi créé plusieurs zones franches et propose de nombreux avantages fiscaux.

Pour rassurer le pays, la Commission européenne a affirmé lundi qu’une hausse de sa fiscalité sur les entreprises n’était pas prioritaire pour finaliser le plan d’aide.