General Motors, les dates clés d'un retour au premier plan
GM•Retour sur deux années de (très) hauts et de (très) bas...Thibaut Schepman
En entrant aujourd'hui en Bourse, General Motors conclut la séquence la plus mouvementée de son histoire. Chronologie des faits.
11 novembre 2008: -23%
C’est le lundi noir de General Motors. Depuis plusieurs mois déjà, les ventes du leader mondial de l’automobile s’écroulent, et le groupe a cumulé 88 milliards de dollars de pertes depuis 2005. Mais ce lundi, les analystes de Deutsche Bank enfoncent le clou: ils estiment qu’une intervention publique est indispensable pour éviter une «faillite». Le titre GM plonge immédiatement de 22,94% sur le New York Stock Exchange, pour terminer la séance à 3,36 dollars. La capitalisation boursière du groupe est désormais inférieure à 2 milliards de dollars, soit 85% de moins qu'en novembre 2007.
19 décembre 2008: 9,4 milliards d'aides
Un mois plus tard, la Maison Blanche lâche 9,4 milliards de dollars dans le cadre du plan Paulson pour sauver General Motors. «Cette mesure aide à préserver de nombreux emplois, et soutient le maintien des activités de GM et des nombreux fournisseurs, concessionnaires et petites entreprises à travers le pays qui dépendent de nous», déclare à l’époque le constructeur. En clair, ces fonds lui permettent de survivre pour quelques mois. En contrepartie, le groupe s’engage à «rapidement développer et adopter des plans acceptables pour assurer sa pérennité».
31 mars 2009: Bye bye Hummer
C’est l’une des première décisions du nouveau président Obama. Il somme à son tour le groupe de mettre au point un nouveau plan, et de prouver qu'il est viable dans les 60 jours. Sinon, le groupe sera placé sous le régime des faillites. GM choisit de se débarasser de sa marque Hummer, spécialisée dans les très gros 4x4, dont les ventes ont chuté de 51% en un an, soit la plus mauvaise performance du marché.
1 Juin 2009 : Dépôt de bilan
Après 77 ans de leadership sur le marché automobile mondial, GM dépose le bilan. Il n’a pas réussit sa restructuration. C’est sous perfusion de l’Etat qu’il va débuter sa restructuration draconienne. Une nouvelle société est créée pour reprendre les actifs les plus rentables du groupe. L'Etat fédéral américain apporte 30,1 milliards de dollars et contrôle 60% de son capital. L'Etat canadien et la province d'Ontario, où GM possède de nombreuses usines, versent 9,5 milliards de dollars et obtiennent 12% du capital. GM ferme onze sites et en met trois au chômage technique. Le groupe lance un plan de licenciements pour passer de 62.000 ouvriers en 2008 aux Etats-Unis à 38.000 en 2011. GM est renommé Government Motors.
10 Juillet 2009: (Re)naissance d’un géant
Le nouveau General Motors sort du régime de faillite. Pour donner une nouvelle image et une meilleur gestion au groupe, 20% des cols blancs et 35% des dirigeants ont été évincés. Finies les grosses berlines hyper consommatrices en carburant, GM va produire des voitures économiques et des modèles plus petits. Au total, GM aura bénéficié directement ou indirectement de 50 milliards de dollars d'aides. En échange, GM est quasi-nationalisée, et doit commencer à en rembourser une partie des aides, soit 5,8 milliards de dollars. C’est chose faite dès avril 2010.
9 novembre 2010 : La page est tournée
Le groupe annonce 2,16 milliards de dollars de bénéfices au second trimestre, ce qui porte à 4,8 milliards ses gains depuis le début de l’année. Le groupe s’apprête donc à faire une nouvelle introduction en Bourse, sûrement la plus grosse de toute l’histoire du pays.