Christine Lagarde et François Baroin au coeur de la réforme du bouclier fiscal et de l'ISF
BUDGET•Nicolas Sarkozy a annoncé une réforme de la fiscalité du patrimoine pour juin 2011...Elsa Meyer
Le remaniement ne les a pas touchés. La ministre de l‘Economie, Christine Lagarde, et son acolyte au budget, François Baroin, ont été reconduits dimanche à leur poste par le président de la République. Ils auront tous les deux à mener l’une des réformes phares de l’année à venir: celle de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et du bouclier fiscal.
Mais la tâche s’annonce ardue au niveau politique. Et les relations entre les deux ministres ne sont pas au mieux. Christine Lagarde a pourtant assuré lundi sur France Info qu'ils s'entendaient «parfaitement pour réaliser les objectifs qui (leur) sont fixés».
Réforme de la fiscalité du patrimoine
Sous la pression de sa majorité, Nicolas Sarkozy a annoncé début octobre une réforme de la fiscalité pour juin 2011. Elle concerne à la fois la ministre de l’Economie, en charge des questions fiscales, et François Baroin, qui s’occupe de collecter l’impôt.
>> Les pistes de la future réforme fiscale: le point par ici
Le chef de l’Etat veut une convergence de la fiscalité française avec celle allemande. La Cour des comptes doit rendre un rapport à ce sujet au début de l’année. «Nous avons à retravailler toutes les questions fiscales, en particulier dans une perspective de convergence avec l'Allemagne», a ainsi rappelé lundi Christine Lagarde.
>> Pourquoi Nicolas Sarkozy veut-il une convergence fiscale avec l'Allemagne? Lire le décryptage de 20minutes.fr.
Fin du bouclier fiscal et de l’ISF
Or, point d’ISF et de bouclier fiscal outre-Rhin mais un taux d’imposition sur les revenus plus élevé qu’en France.
Un argument de poids pour nombre de parlementaires de l’UMP. Une centaine de députés a ainsi déposé un amendement au budget 2011 pour supprimer les deux dispositifs et créer une nouvelle tranche d'impôt à 46% pour les revenus supérieurs à 100.000 euros. Le texte a finalement été retiré sur demande du gouvernement.
Sujet sensible
Car une réforme de ce type est très sensible pour Nicolas Sarkozy. Décrié dans l’opinion, le bouclier fiscal reste cependant l’un des symboles du quinquennat. Supprimer l’ISF passerait en outre très mal auprès des Français qui y verraient un nouveau cadeau fait aux riches. De l’autre côté, le chef de l’Etat a toujours refusé la moindre hausse d’impôt.
L’autre problème est cette fois-ci d’ordre budgétaire. «Il manquerait entre 700 millions et 2,5 milliards d'euros pour boucler budgétairement la réforme» même en créant une nouvelle tranche de l'impôt sur le revenu, à 45% ou à 50%, selon le Syndicat national unifié des impôts (Snui).