Dépenses énergétiques: les inégalités se creusent entre les ménages

Dépenses énergétiques: les inégalités se creusent entre les ménages

ÉNERGIE – Les Français dépensent en moyenne 2.300 euros par an...
Les tarifs de l'électricité ont augmenté à la mi août.
Les tarifs de l'électricité ont augmenté à la mi août. - F. DURAND / SIPA
E.M.

E.M.

Meilleure performance énergétique ou non, les Français dépensent toujours autant d’argent dans le secteur de l’énergie, selon une étude publiée mercredi par l’Insee.

Mais les inégalités énergétiques se creusent entre ménages pauvres et aisés, jeunes et âgés, et villes et campagnes.

2.300 euros par an

Les ménages consacrent 8,4% de leur budget aux dépenses d'énergie, soit autant que pour les loisirs et les vêtements, indique l’Institut. Une part stable depuis 1989.

En 2006, chaque ménage français déboursait ainsi en moyenne 2.300 euros par an pour se chauffer, s’éclairer ou payer son carburant.

Hausse de la surface des logements

De gros progrès ont pourtant été réalisés depuis 20 ans dans la performance énergétique des bâtiments, le développement de modes de chauffage moins coûteux et la moindre consommation des véhicules.

Mais cette tendance a été compensée par un agrandissement de la surface des logements ainsi que par une augmentation de l'équipement en automobiles et en appareils électriques. «Les ménages habitant de plus en plus loin de leur lieu de travail ont davantage recours à un véhicule personnel», souligne ainsi l'Insee.

Davantage d’inégalités

Et les inégalités se sont accrues depuis 25 ans. Ce sont d’abord surtout les ménages aisés qui ont profité des progrès énergétiques. Le poids de la facture dans leur consommation a baissé «d’un tiers depuis 1985, contre un quart pour les ménages les plus pauvres», analyse l’étude.

En 2006, les 20% des ménages les plus pauvres consacraient 9,6% de leur budget à l’énergie, contre seulement 7,0% pour les 20% des ménages les plus aisés.

Les ruraux pénalisés

Les inégalités énergétiques sont aussi de plus en plus marquées entre ruraux et urbains. «Le budget d’un ménage, est près de deux fois plus faible dans l’agglomération parisienne (5,7 % en 2006) qu’en zone rurale (11,3 %)», précise l’Insee.

Car hors des villes, les ménages vivent plus souvent dans des maisons individuelles, ce qui implique une plus grande consommation de chauffage. Leur domicile est aussi plus éloigné de leur lieu de travail: leurs dépenses en carburant sont donc plus élevées. Les Français vivant en milieux rural se chauffent enfin davantage au fioul que les urbains.

«Un ménage dont le logement est chauffé au fioul (…) dépense en 2006 environ 28 % (…) de plus au mètre carré qu’un même ménage ayant choisi l’électricité», précise l’étude.

L'âge, facteur déterminant

L’âge est enfin un facteur déterminant dans le montant de la facture énergétique. Un ménage de plus de 70 ans consacre 3,5 points de plus de son budget qu’un ménage de moins de 30 ans. Les Français âgés vivent ainsi souvent dans des logements plus grands.

Mais dans le même temps, leur facture en carburant est moindre que les actifs qui doivent faire face à des dépenses liées aux trajets domicile-travail.