PÉTROLELa chute de BP ne fait pas que des heureux dans le secteur pétrolier

La chute de BP ne fait pas que des heureux dans le secteur pétrolier

PÉTROLEotal, ExxonMobil, Chevron: la marée noire déstabilise l’ensemble des grands groupes...
E. M.

E. M.

Depuis le début de la marée noire, BP coule tous les jours un peu plus. Le groupe a perdu près de 50% de sa valeur boursière en sept semaines et la catastrophe devrait lui coûter plusieurs milliards de dollars.

Mais cette chute ne fait qu’à moitié le bonheur de ses concurrents.

Le secteur pétrolier déstabilisé

La plupart des grands groupes pétroliers sont déstabilisés par les conséquences de la marée noire au large de la Louisiane. ExxonMobil a perdu près de 15% de sa valeur boursière depuis l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon le 20 avril dernier.

ConocoPhillips et Chevron ont abandonné respectivement 12,5% et 15%. Total n’est pas en reste: le groupe a lâché 14% de sa valeur en sept semaines.

1/5 des réserves mondiales de pétrole

Les investisseurs redoutent que la catastrophe durcisse la réglementation en matière d’explorations en mer et entraîne donc des coûts supplémentaires.

Les groupes pétroliers ne pourront pas faire l’économie du forage dans les fonds marins. Ces derniers concentrent un cinquième des réserves mondiales de pétrole.

Pertes financières

Malgré ces inquiétudes sur le secteur, les concurrents de BP pourraient bien tout de même, à moyen terme, profiter de cette catastrophe.

La marée noire devrait coûter au groupe britannique quelque 37 milliards de dollars selon les dernières estimations de Crédit Suisse. Des sommes qui vont peser lourd sur ses résultats dans les années qui viennent.

En perdant plus de 50% de sa valeur en quelques semaines, BP est en outre passé en dessous de Chevron ou Total en terme de capitalisation boursière.

Vers une OPA?

Si la situation se prolonge, certains spécialistes estiment ainsi que British Petroleum pourrait devenir la cible idéale d’une OPA hostile. En clair, que l’un des ses concurrents tente de racheter plus de ses 50% des actions, sans son accord, et en devienne ainsi l’actionnaire majoritaire.

Le PDG de Total, Christophe de Margerie, a cependant exclu cette hypothèse, dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique la semaine dernière.

«Il est hors de question de parler de ce genre de choses, parce que profiter de la situation épouvantable dans laquelle ils sont pour faire une opération est complètement non éthique. Ce ne serait pas concevable. C'est juste impensable». Pour l’instant.